C’est un article de L’Argus de l’Assurance que je vous invite à lire à propos d’un assureur vie, en Suisse, qui a fait faillite au milieu du mois de décembre. Cette entreprise a été « victime » officiellement des taux bas… Tellement bas qu’en fait, la société d’assurance vie, qui garantissait des taux un poil plus hauts que les taux zéro actuels, n’a tout simplement pas pu survivre…
Il faut donc comprendre que les taux zéro, l’argent gratuit pose de très nombreux problèmes certes pour la valorisation des actifs, puisque cela crée des bulles financières monumentales, mais également à des entreprises financières comme les compagnies d’assurance vie ou les sociétés de gestion qui sont devenues incapables de se rémunérer lorsque les taux sont à zéro ou proche de zéro…
Alors oui, je ne sais pas quand, mais je maintiens le constat et la prévision que les détenteurs d’assurance vie seront laminés. Ils le sont déjà d’ailleurs en partie avec une baisse significative des rendements mais cela reste modéré par rapport à la tonte finale qui se profile.
Charles SANNAT
Systémique, l’assurance ?
Les taux bas ont fait leur première victime en Suisse avec la faillite de Zenith Life. La Fimna, l’organisme de tutelle du secteur financier en Suisse, a constaté que l’assureur vie n’était plus en mesure de se recapitaliser par ses propres moyens (3,7 millions de francs de capitaux propres). Les 13 000 contrats ont été confiés à Palladio Assurances SA, détenue par Swiss Life, Axa Winterthur, Zurich, Generali et La Mobilière. Cette structure ad hoc de type «Bad Bank» est chargée de récupérer le portefeuille des assureurs vie en faillite afin d’éviter la dissolution des contrats.
Selon la Fimna, l’assureur, qui avait cessé de souscrire de nouvelles polices, n’avait pas constitué assez de provisions pour faire face à la faiblesse des rendements sur le marché des obligations d’État en Suisse (0,30 %). L’assureur, qui offrait des taux garantis à 1,25 %, se trouvait déjà dans une situation de liquidation de portefeuilles («run-off»), mais le management aurait sous-estimé les coûts de ce run-off.
SIGNAL D’ALARME POUR L’ALLEMAGNE
La faillite de Zenith est un signal d’alarme pour tous les assureurs allemands. Le marché suisse de l’assurance vie est assez proche de celui d’outre-Rhin avec des taux garantis supérieurs au rendement des obligations d’État. « Les petits assureurs pourraient avoir le même genre de problèmes si le législateur se décidait à ne pas prendre en compte leurs particularités », a prévenu l’expert Hermann Weinmann, cité par le quotidien économique Handelsblatt. L’inquiétude est d’autant plus grande que les Suisses ont déjà mis en application chez eux un équivalent de Solvabilité 2 (SST ou test suisse de solvabilité).