C’est un article de l’AGEFI qui nous apprend aujourd’hui que la Banque centrale d’Angleterre « veut que l’entrée d’une banque dans le régime de résolution ne soit pas considérée comme un événement de crédit par l’Isda ».
« La BoE se prononce en faveur d’un accord global entre l’association internationale des dérivés et des swaps (Isda) et les banques internationales permettant de suspendre les clauses de défaut sur certains produits dérivés de crédit, notamment les CDS, durant une période de crise.
Objectif : éviter un effet domino de contagion à l’ensemble du secteur. «L’entrée d’une banque dans le régime de résolution ne devrait pas en lui-même être considéré comme un événement de défaut qui permette aux contreparties de lancer des clauses de contrats accélérées et de déclencher des défauts croisés», a ainsi indiqué Andrew Gracie, directeur exécutif de la structure dédiée à la résolution bancaire au sein de la Banque d’Angleterre dans un entretien accordé à Bloomberg. »
En clair, le problème avec plus de 700 000 milliards de dollars de produits dérivés émis, si jamais une banque tombe ou qu’un État tombe, les CDS qui sont des contrats « d’assurance » sur un risque – par exemple vous vous couvrez ou vous spéculez sur la faillite au hasard de la Grèce – seront « activés », et les sommes en jeu sont tellement colossales qu’en cas « d’événement de crédit » comme on dit, cela pourrait précipiter un État lui-même en faillite en à peine quelques heures si l’État en question est propriétaire de la banque dont les CDS sont activés.
Bref, les banques vont tellement bien, les risques sont tellement faibles que la Banque centrale d’Angleterre vient ni plus ni moins de demander de changer les règles du jeu et d’être en droit tout simplement de ne pas honorer le « contrat d’assurance » souscrit (le CDS). Si c’est une excellente nouvelle et une idée de bon sens, cela signifie en fait surtout que, dès lors, il n’y a plus aucun intérêt à souscrire un CDS puisque qu’en cas de problème il ne serait justement pas payé… En réalité, la Banque centrale anglaise demande… la fin des CDS. Et oui, c’est une bonne idée, mais pour en arriver à ce genre de déclaration c’est que l’heure est grave.
Préparez-vous.
Charles SANNAT
2 commentaires sur “La banque centrale anglaise souhaite adapter les clauses des CDS en cas de résolution bancaire”
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