Les milieux d’affaires chinois continuent à racheter des entreprises européennes. PSA, IBM, Club Méditerranée, l’aéroport de Toulouse, le port du Pirée et désormais le géant italien Pirelli sont passés sous leur contrôle. L’Europe ferait bien de réfléchir aux conséquences de ce processus, estiment les experts. Selon le site d’information français Atlantico, le légendaire producteur de pneus Pirelli s’est retrouvé entre les mains de la China National Tire & Rubber qui a racheté 26,2 % des actions du groupe italien et compte ensuite acquérir les autres titres en circulation.
D’après Atlantico, on a appris il y a quelques jours qu’un groupe de sociétés chinoises allait racheter un ensemble de 18 immeubles à Berlin pour 1,5 milliard d’euros. Or, les Européens n’ont pratiquement pas réagi à cette nouvelle.
Selon le président d’AB Marchés, Antoine Brunet, « l’indifférence se situe d’abord et avant tout au niveau des gouvernements occidentaux, qu’ils soient grecs ou italiens, français ou britanniques, allemands ou américains ».
« Depuis maintenant vingt ans, la Chine mène avec succès une grande stratégie offensive multidimensionnelle qui vise dans un même mouvement à déstabiliser les pays occidentaux et à ravir progressivement l’hégémonie mondiale aux États-Unis », a déclaré M. Brunet dans une interview au site Atlantico.
Il a souligné que l’inertie des pays européens s’expliquait par le fait que leurs grandes entreprises exercent un « lobbying permanent en faveur de la Chine ». Cette attitude n’a rien d’étonnant, car « une bonne partie de leurs profits provient des énormes marges sur l’exportation de produits made in China et du dynamisme de leurs ventes sur le marché intérieur chinois ».
Dans ce contexte, « une réaction de mauvaise humeur du Parti-État chinois à l’égard de leur pays pourrait compromettre brutalement l’évolution de leurs profits, de leurs cours de bourse et des bonus de leurs managers ; c’est pourquoi elles s’emploient préventivement à ce que leur pays ne soit jamais en conflit avec Pékin », constate le président d’AB Marchés. Selon lui, en rachetant une part substantielle des actifs physiques d’un pays, la Chine plonge ce dernier dans la régression.
« On voit déjà la Chine tourner comme un vautour autour de pays qui sont notoirement en très grande difficulté : le Venezuela, le Nicaragua, Cuba, l’Argentine, la Grèce… Autant de pays qui sont au bout du rouleau et qui, s’étant lourdement endettés et n’ayant pas ou plus d’actifs à vendre, n’ont plus qu’à négocier le moins mal possible l’abandon de leur souveraineté à une grande puissance, la Chine, la Russie ou les États-Unis… Mais c’est la Chine qui a les poches les plus profondes et qui a le plus de chances de les inscrire dans son orbite géopolitique », conclut Antoine Brunet.
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