C’est un article à lire d’Atlantico intitulé « Et l’INSEE révéla à l’insu de son plein gré que nous sommes entrés officiellement en déflation ». Au-delà de tous les chiffres et graphiques communiqués dans cet article fort intéressant, il faut retenir une chose. L’inflation dite « sous-jacente » est à nouveau négative et ce n’est pas du tout une bonne nouvelle. Aux USA, la situation n’est pas meilleure, au Japon c’est même la catastrophe, quant au reste de l’Europe c’est le naufrage collectif avec une BCE totalement paralysée !
C’est donc une période particulièrement dangereuse qui s’ouvre devant nous puisque désormais, les États ne disposent plus du tout des marges de manœuvre nécessaires pour faire face à un nouvel épisode de la crise qui sévit depuis maintenant plus de 7 ans.
Charles SANNAT
À la lecture des derniers chiffres sur l’évolution des prix au mois d’octobre, on se rend compte que l’économie française est bel et bien entrée dans une phase critique.
Le 13 novembre, l’INSEE publiait les dernières données relatives à l’évolution des prix pour le mois d’octobre 2014 : « Les prix à la consommation sont stables en octobre 2014 ; ils augmentent de 0,5 % sur un an. » A priori, rien d’alarmant. Cependant, en regardant le détail des chiffres d’un peu plus près, il apparaît tout simplement que la France vient discrètement d’entrer en déflation.
En effet, si l’indice des prix à la consommation permet de refléter l’ensemble des variations de prix, il reste tout de même soumis aux humeurs des biens les plus volatils.
Ainsi, afin de se faire une idée plus précise des tensions inflationnistes, il est recommandé de s’intéresser à l’indice d’inflation sous-jacente. Pour la définition, c’est l’INSEE qui en parle le mieux :
« L’indice d’inflation sous-jacente est un indice désaisonnalisé qui permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix. Il traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande. L’indice d’inflation sous-jacente est corrigé des mesures fiscales de façon à neutraliser les effets sur l’indice des prix de la variation de la fiscalité indirecte ou des mesures gouvernementales affectant directement les prix à la consommation. L’inflation sous-jacente est ainsi plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes. »
Ainsi, l’indice d’inflation sous-jacente permet une meilleure lecture de la confrontation de l’offre et de la demande. Plus la demande est forte par rapport à l’offre, et plus l’inflation sous-jacente aura tendance à progresser. Inversement, plus la demande est faible par rapport à l’offre, plus l’indice aura tendance à s’affaisser.
Et en ce mois d’octobre 2014, l’inflation sous-jacente vient de passer en territoire négatif à -0,01 %. Une première historique depuis les années 30.
Un phénomène intéressant à relever est que le moment considéré comme étant le cœur de crise, c’est-à-dire entre 2008 et 2010, a bien été le témoin d’une forte baisse de l’inflation sous-jacente, mais jamais d’un passage en territoire négatif. La situation actuelle n’en est que plus alarmante car elle ne fait que traduire un écrasement progressif de la demande française. Il est également utile de rappeler que les prix sont rigides, c’est-à-dire qu’ils sont lents à réagir à un contexte donné. Ainsi, le passage de l’indice des prix en territoire négatif est bien le signe d’une accoutumance de l’économie française à la médiocrité de la demande intérieure.
Pourtant, la déflation, c’est-à-dire la baisse des prix, pourrait tout aussi bien être perçue comme une bonne nouvelle. Mais une baisse des prix consécutive à une baisse de la demande n’est en rien une bonne nouvelle.
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