C’est un excellent article du Point que je souhaitais partager avec vous aujourd’hui afin d’alimenter notre réflexion collective autour des taux d’intérêt négatifs comme seule façon de lutter contre l’appréciation d’une monnaie mais également comme unique moyen finalement de forcer la consommation puisque par définition, cela veut dire que votre monnaie n’est plus capable de « conserver de la valeur », ce qui est l’un des rôles fondamentaux de toute monnaie.
« Pour empêcher le franc suisse de continuer à grimper, les placements ne rapportent plus, ils coûtent 0,75 % ! Du coup, les épargnants ouvrent des coffres ! Les placements en Suisse coûtent désormais de l’argent au lieu d’en rapporter ! »
Énoncé par Le Point de cette façon-là, cette nouvelle réalité économique devrait vous faire frémir car nous touchons, disons-le, le fond… (Rassurez-vous, avec des types comme Hollande au pouvoir, on n’est pas au bout de nos peines puisqu’il devrait désormais se mettre à creuser.)
« C’était le titre, il y a quelques semaines, du Matin Dimanche de Lausanne : « Mais qui donc est prêt à payer pour prêter de l’argent ? ». Dorénavant, si vous cachez vos économies en Suisse, non seulement elles ne seront pas rémunérées, mais elles vous coûteront de l’argent. La Banque nationale suisse (BNS) n’est pas subitement devenue folle, elle tente désespérément d’éviter que le franc suisse ne continue à devenir une valeur refuge. »
Il faut dire que tout le monde veut du franc suisse, même du franc suisse qui ne rapporte rien, ce qui en dit long sur la confiance qui règne dans le monde de la finance.
« D’où l’idée d’imposer un taux d’intérêt négatif de 0,75 % pour dissuader les étrangers de continuer à placer leurs économies au bord des lacs. Dorénavant, si vous planquez votre argent en Suisse, au lieu de vous le rémunérer, on vous en prélève ! Dans un premier temps, les banques n’ont pas répercuté les taux négatifs imposés par la Banque nationale suisse, de peur de perdre des clients, mais elles s’y mettent les unes après les autres. »
Ruée sur le cash
« Après les deux principaux établissements, UBS et Credit suisse, Lombard Odier, Safra Sarasin, la Banque cantonale de Zurich ont suivi. À son tour, la banque privée Pictet taxe les avoirs en compte courant en francs suisses à partir d’un million. Quant à la Banque cantonale vaudoise (BCV), elle annonce que cette mesure ne touchera que les « grands comptes », comme ceux des caisses de pension, mais pas ceux des particuliers et des PME. Mais jusqu’à quand ?
Le problème, c’est que les gros clients ont vite trouvé la parade, provoquant une ruée sur le cash. Si l’argent sur les comptes en banque est taxé négativement, mieux vaut le retirer et dissimuler le liquide dans un coffre. La presse suisse communique d’ailleurs le prix de location annuel d’un coffre, dont la taille ne se calcule pas en centimètres carrés mais en litres. « Un million de francs en billets de 1 000 francs n’occupent que 0,133 litre, la pile ne dépassant pas dix centimètres. Un petit coffre suffit largement », peut-on lire. »
Vous devriez donc bien comprendre à quel point le cash et l’or permettent justement d’échapper aux taux négatifs pour le plus grand « emmerdement » de nos gentilles « zautorités » qui, en présence de ces contre-pouvoirs, ne peuvent pas aller au bout de leur logique économiquement mortifère.
Dans la vie, les contre-pouvoirs c’est essentiel pour éviter les abus de pouvoir.
Il ne s’agit pas de dire que nous n’avons rien à cacher. Si l’État peut supprimer le recours au cash, alors lorsque l’État voudra vous voler – et il vous volera –, alors vous n’aurez aucun moyen de lui échapper.
C’est cela que les gens, dans leur immense majorité, ne voient pas. Pourtant, alors qu’ils se pensent tous innocents, ils découvriront bientôt qu’ils sont coupables, coupables d’avoir 4 sous devant eux, 4 sous dont notre État a terriblement besoin et dont il se servira sans vergogne.
Charles SANNAT