Rassurez-vous, cette étrange équation n’est pas un effet pervers d’une énième réforme des mathématiques propre à renforcer la position de mauvais élève de la France dans le classement PISA (« Program for International Student Assessment » ou « Programme international pour le suivi des acquis des élèves »). Non, c’est juste un moyen un peu original – et particulièrement concis, vous en conviendrez – de vous annoncer le retour du Contrarien !
Sept petits caractères pour une grande nouvelle. Des chiffres, tout d’abord, car rien de mieux que du factuel, du vérifiable, du tangible, pour asseoir nos réflexions et vous fournir une information aussi légitime que possible. Une équation ensuite – aussi élémentaire soit-elle – car le simple exposé de faits ne suffit pas à présenter une situation ; il faut savoir les combiner, les additionner, analyser, anticiper ; en un mot : interpréter. Quant aux valeurs elles-mêmes, elles n’ont pas été choisies au hasard : par exemple, 710 est le nombre de numéros du Contrarien qui vous ont été jusqu’ici amoureusement concoctés, jour après jour pendant deux ans, sous une forme qui a néanmoins fini par montrer ses limites. Sans compter que le résultat de notre petite addition n’est pas exactement celui qu’on attend ; et si c’est pas contrarien, ça !
Tout changer sans rien renier du passé
C’est pourquoi, après plusieurs mois de réflexion, votre Contrarien fait peau neuve et revient avec une nouvelle formule plus adaptée à vos besoins comme à nos objectifs. D’abord, la fréquence va changer : de simple lettre quotidienne, le Contrarien devient magazine hebdomadaire (mais toujours délivré en priorité par e-mail à ses abonnés) avec comme mission de vous donner une information objective, raisonnée, débarrassée de ses éventuels oripeaux idéologiques et déconnectée de toute bien-pensance partisane.
Ensuite, après avoir été vaillamment porté à bout de bras par un seul individu, le Contrarien Magazine (puisque c’est désormais son nom) se voit désormais doté d’une véritable équipe de rédacteurs venus d’horizons très différents.
Enfin, parce que nous sommes contrariens jusqu’au bout des ongles, et malgré la relative aridité (voire la complexité parfois) des sujets abordés, nous avons pris le parti de bannir tout discours hermétique, de limiter au strict minimum les détails techniques qui n’intéressent généralement que les théoriciens, et surtout de simplifier (sans les dénaturer !) toutes les explications et démonstrations que nous vous exposerons, dans un souci permanent de les rendre accessibles au plus grand nombre. Car « le plus grand nombre », justement, c’est le quidam, le contribuable moyen, le consommateur-épargnant qui n’a pas envie de devenir la nouvelle « veuve de Carpentras », bref, c’est vous, c’est moi, c’est nous, et c’est à ce vaste public que nous nous adressons aujourd’hui. Un public intelligent, qui sait quand on tente de l’enfumer, qui devine les coups fourrés sous les discours alambiqués. Un public fatigué des langues de bois qui claquent comme les portes qu’on lui ferme au nez, lui refusant la réalité sous couvert de consensus. Ce public demande à être respecté, il veut qu’on lui dise les choses comme elles sont, et pas comme on voudrait qu’il croie qu’elle sont.
Le Contrarien par des contrariens pour des contrariens.
Le Contrarien Magazine est donc né d’un pari, celui de publier un nouveau magazine en ligne d’information économique et sociale, sans influence politique partisane ni prosélytisme, mais surtout écrit pour être compris par tous et non pour être adoubé par une intelligentsia jalouse de ses privilèges. Car, malheureusement, même pétris de bonne foi, les spécialistes les plus pointus sont souvent aussi ceux qui ont le plus de mal à en parler simplement, formatés par une vision jargonneuse des mécanismes les plus évidents, habitués qu’ils sont à confondre complexité et légitimité.
Parmi nos rédacteurs, donc, point d’experts dûment accrédités et sortis du cénacle des technocrates de haut vol. Juste une équipe de spécialistes éclairés et bons connaisseurs des questions abordées, chacun dans sa partie, dont le savoir leur vient avant tout de l’expérience, du terrain, de l’usage. Des entrepreneurs responsables et lucides, des consultants aguerris et clairvoyants, des gestionnaires avertis et prudents, des citoyens vigilants et équilibrés, voici quelques profils des intervenants du Contrarien Magazine. Car c’est aussi celui de ses lecteurs.
Droits dans nos bottes
Pour résumer, ce qui ne change pas :
– le prix : rien, gratuit, nada !
– la philosophie : fuir le prêt-à-penser et se méfier par défaut du consensus,
– l’objectif : décortiquer certains faits, majeurs ou non, le plus souvent noyés dans une infobésité morbide (de manière plus ou moins volontaire) et qui ont tous comme point commun d’avoir un impact immédiat ou à venir sur le quotidien économique, la sécurité financière et les libertés fondamentales des individus.
Ce qui change (un peu !) mais en mieux :
– plus de recul sur les évènements,
– davantage de points de vue par l’intermédiaire d’intervenants aux sensibilités différentes bien que mûs par la même volonté d’informer honnêtement, sans faux-semblant ni complaisance, mais sans parti pris non plus et dans le plus grand grand respect des opinions contraires,
– un peu plus de banquise pour les ours blancs ! (grâce à l’envoi d’un seul e-mail par semaine au lieu de 5, sachant que certains désœuvrés ont calculé l’empreinte carbone de l’accumulation de courriels dans nos boîtes… oui, oui… en vrai, ils l’ont fait.)
Quoi qu’il en soit, changements ou pas changements, le plus important est de ne pas oublier ce que nous sommes. La définition classique du contrarien nous vient du monde des placements financiers, où on prête ce qualificatif (on ne donne rien en finance, on prête) à celui qui décide d’investir à contre-courant des tendances du moment. Par extension, le contrarien au sens large du terme est celui qui adopte une posture intellectuelle qui va à l’inverse du consensus dominant. Mais attention, cela ne signifie pas pour autant qu’il doit alors s’opposer par défaut à tout ce qui lui est proposé (certains diraient « qui lui est imposé »), car il deviendrait alors « contrariant » au lieu de contrarien, « réfractaire », « contestataire », à deux doigts de sombrer dans le gouffre peu respectable (et peu crédible !) du « crypto-anarchisme ».
Retour à nos valeur de base
Être contrarien, ce n’est pas forcément aller sans cesse à contre-courant : c’est d’abord et surtout aller dans le bon sens. Il est impossible de prétendre critiquer et contester le bien-fondé de quelque chose qu’on ne connaît pas, qu’on ne vit pas, qu’on n’éprouve pas. Parler de loin, c’est toujours improductif, il faut au contraire se retrouver au cœur des questions qu’on aborde, non seulement pour être légitime à le faire, mais aussi par respect pour ceux à qui on s’adresse et qui, bien souvent, n’ont pas d’autre choix que de subir ce que nous essayons de dénoncer.
Le contrarien ne peut, et ne doit pas, être en marge de la société dont il dévoile les travers. Il ne peut, et ne doit pas, faire siennes les méthodes ou les manières de ceux dont il fustige le comportement. Être contrarien, c’est justement savoir qu’il y a des nuances à ce qu’on nous assène comme des vérités irréfutables, des nuances qu’on retrouve également dans les postures à adopter : être irrespectueux n’est pas la bonne réponse à opposer à ceux qui ne respectent pas notre intelligence, être agressif n’est pas la réaction la plus saine pour ne plus subir, attaquer n’est pas toujours la meilleure façon de se défendre.
Ainsi, après 710 numéros du Contrarien Matin, ce nouvel opus que vous lisez en ce moment (le « +1 » de notre équation) va nous permettre de faire la transition avec le Contrarien Magazine, lequel ne changera pas vraiment de ce qu’il était avant… tout en changeant quand même un peu, à commencer par sa numérotation qui repart du début, d’où le « 0 » qui conclut notre petite addition et qui désigne le numéro du nouveau magazine que vous avez sous les yeux. Vous voyez, tout s’explique !
Bonne lecture et bonne (re)découverte du Contrarien.