Il y a quelques mois, la Royal Mint canadienne annonçait une restriction de ses ventes de Maple Leaf en argent. Une annonce qui suivant celle, un peu plus tôt, de la Monnaie américaine concernant la vente de ses Silver Eagle. Le succès des pièces nord-américaines ne se dément donc pas… et c’est bien révélateur des perspectives d’investissement de l’argent. Pour diversifier son épargne, l’argent apparaît de plus en plus comme une valeur refuge complémentaire à l’or.
Un métal qui se raréfie… encore plus que l’or
La Philharmonique de Vienne, dans sa version argent, est également une pièce très recherchée.
Pour comprendre la valeur grandissante de l’argent, il faut commencer par se pencher sur son extraction. La quantité d’argent produite à ce jour est évaluée à plus de 155 000 tonnes. Il en existe de grandes quantités à la surface de la terre, bien plus que l’or : une quantité estimée à 100 000 tonnes, dont la moitié seulement pourrait être extraite.
Au vu des milliers de tonnes d’argent, on pourrait penser que le métal ne connaîtra jamais la raréfaction. Pourtant, il risque de devenir rare plus vite qu’on ne le pense : l’argent n’est que très peu recyclé. C’est un métal « qui se consomme », et des milliards d’onces d’argent ont déjà été enfouies avec d’autres déchets. Les coûts de recyclage sont plus élevés que pour l’or ou le cuivre. Résultat, l’argent, très demandé par le secteur industriel, va finir par se raréfier doucement. Et à la raréfaction du métal et au coût, on pourra ajouter les coûts de plus en plus élevés d’extraction.
Petit placement deviendra grand
Investir dans l’argent métal pourrait bien se révéler payant dans les années à venir. Pour plusieurs raisons : d’abord parce la demande du secteur industriel sera toujours aussi forte, pour un métal qui deviendra plus rare. L’argent est en effet un excellent conducteur, un métal qui résiste bien à la corrosion et qui est plus solide que l’or. Il est très utilisé dans l’électronique, la téléphonie, les applications médicales ou encore l’industrie automobile. Autant de secteurs qui sont toujours en plein développement !
Ensuite parce que l’argent, compte tenu des coûts de recyclage et de la raréfaction des ressources, pourrait être considéré comme une matière première non recyclable. Avec un effet immédiat sur le cours de l’argent !
Parmi les métaux précieux, l’argent joue d’ailleurs le même rôle que l’or, bien qu’il soit souvent moins bien considéré. Il a aussi été une monnaie, et le métal reste d’ailleurs recherché pour la valeur de ses pièces. En France, les dernières pièces de 5 Francs en argent ont été émises jusqu’en 1969 : avec un titre de 835 ‰, elles valent aujourd’hui bien plus que les baguettes qu’elles pouvaient acheter !
La Hercule française au cœur des collectionneurs, mais pas seulement
La 5 Francs Semeuse est d’ailleurs, aujourd’hui, l’une des pièces vers laquelle les investisseurs peuvent se tourner. Largement frappée entre 1959 et 1969, elle se retrouve facilement en état splendide, probablement à cause d’une thésaurisation massive au moment du passage au nouveau franc… et du passage à l’euro. Elle présente aussi un avantage de taille quand il s’agit d’investissement : démonétisée en 1980, elle est assujettie à la TVA sur la marge d’achat, et bénéficie à la revente des mêmes avantages que les pièces d’or d’investissement.
C’est également le cas de deux pièces particulièrement recherchées par les Français : la Hercule 10 Francs et la Hercule 50 Francs. Avec un titre de 900 ‰, elles ne contiennent que quelques grammes de cuivre, utilisés pour rendre la pièce plus solide. Sur l’avers, au lieu de la Semeuse de la pièce de 5 Francs, on retrouve la figure mythologique d’Hercule, entouré des figures de la Liberté et de l’Egalité. C’est d’ailleurs lui qui donne son nom à ces pièces. Et pourquoi sont-elles chères aux Français ? Parce qu’en plus de leur valeur sentimentale – ces pièces étaient d’ailleurs bien souvent des cadeaux familiaux -, leur titre garantit une valeur grandissante dans les années à venir.
La figure d’Hercule, c’est aussi celle que l’on retrouve sur les pièces de 10 € argent, éditées par la Monnaie de Paris. Mais attention : avec un titre de 500 ‰ beaucoup plus faible, ce sont des pièces qui prendront peut-être de la valeur pour les collectionneurs… mais qui auront beaucoup moins de valeur métal.
Silver Eagle, Maple Leaf : à quoi doivent-elles leur succès ?
Un titre pur et un capital confiance, comme pour les Hercule françaises : c’est ce qui fait le succès des Silver Eagle américaines et des Maple Leaf canadiennes. À tel point qu’au début de l’année 2013, la Monnaie américaine et ensuite la Royal Mint canadienne ont restreint les ventes de leurs pièces d’argent.
Pénurie de pièces physiques, ou une mauvaise évaluation de la demande de leurs acheteurs : toujours est-il qu’à cause de cette restriction, les Monnaies américaine et canadienne ont dû faire face à une demande encore plus forte des acheteurs habituels. Et cela a pu entraîner une hausse de la prime sur ces pièces, notamment en Amérique du Nord pour des pièces « locales »…
Les Silver Maple Leaf et les Silver Eagle une once, avec leur titre de 999,90 ‰ particulièrement avantageux, sont très réputées. Mais ce ne sont pas les seules : la Philharmonique une once est aussi une pièce d’investissement beaucoup demandée en Europe. Selon le World Gold Council, la Philharmonique de Vienne dans sa version argent était d’ailleurs la plus vendue dans le monde en 1992, en 1995 et en 1996. Des références à connaître quand il s’agit d’acheter les bonnes pièces… pour ne pas louper le coche !
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