Il est temps de voir grand, c’est le titre de cette dépêche de l’agence de presse Xinhua, et lorsque les Chinois, désormais première économie mondiale, dans un silence assourdissant veulent voir grand… ils peuvent voir grand !! Cela sent la désaméricanisation à grande vitesse, et cela risque en revanche de faire du bruit, un grand et immense bruit… celui du fracas de l’effondrement.
Charles SANNAT
BEIJING, 9 novembre (Xinhua) – Les dirigeants d’Asie-Pacifique se réuniront à Beijing dans les prochains jours pour participer au sommet annuel de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), un événement qui pourrait donner un nouvel élan à l’intégration économique régionale.
En particulier, tous les yeux seront tournés vers le projet de Zone de libre-échange d’Asie-Pacifique (FTAAP), un projet de libre-échange global pour lequel les participants au forum de l’APEC devraient élaborer une feuille de route.
Il est indéniable que la conception d’une zone de libre-échange dans une région aussi vaste et diversifiée que l’Asie-Pacifique sera un processus extrêmement lourd et long, mais la tendance actuelle à la fragmentation et à l’incoordination a transformé le système d’échange de la région en véritable bol de spaghetti.
Au cours de la dernière décennie, les accords de libre-échange (ALE) de petite ou moyenne envergure se sont multipliés en Asie-Pacifique. Du Partenariat trans-pacifique (TPP) au Partenariat économique global régional (RCEP), il est évident que les économies d’Asie-Pacifique ont un désir réel de s’ouvrir les unes aux autres dans leur intérêt mutuel et pour leur développement commun.
Toutefois, en raison d’un manque de partage d’informations et de transparence, un tel mécanisme de libre-échange pourrait éventuellement aboutir à une myriade de règles complexes, voire même contradictoires, pour le commerce régional, créant ainsi plus d’obstacles pour les commerçants et les investisseurs.
Ainsi, il est grand temps qu’une attention particulière soit accordée à l’idée de la FTAAP, qui a été proposée il y a près d’une décennie. L’arrangement global devrait être ouvert, inclusif et flexible, de façon à accueillir tous les pays de la région.
Une FTAAP de haute qualité, selon des études, pourrait augmenter la taille de l’économie mondiale de 2400 milliards de dollars d’ici 2025.
Alors qu’une vision d’une telle ampleur est sur le point de se concrétiser, il est naturel que des soupçons et des rumeurs surgissent. Certains médias occidentaux se sont empressés d’annoncer une « rivalité Chine-USA » pour le leadership dans la région de libre-échange.
Les allégations de ce genre sont sans fondement et trahissent l’obsession à la confrontation ou à l’exagération de leurs défenseurs.
La FTAAP n’est pas un « spectacle solo » de la Chine. Au contraire, c’est l’aspiration commune de tous les membres de l’APEC, qui leur apportera de nombreux bénéfices.
En outre, la FTAAP n’a pas pour objectif d’empiéter sur les autres accords de libre-échange dans la région, mais cherche à les intégrer et à rendre les échanges régionaux de biens et de services plus efficaces.
À l’ère où l’économie mondiale est définie par la mondialisation et les économies d’Asie-Pacifique sont soumises à une interdépendance croissante, il est grand temps de traiter la région dynamique dans son ensemble.