Voici un article de La Tribune que je vous conseille de lire en attendant les vraisemblablement non-annonces de Mario Draghi gouverneur de la BCE demain.
Il va sans doute se contenter d’annonces et d’effets de manche en termes de communication mais rien de plus. Déclencher aujourd’hui des injections de monnaie et un programme de rachat d’actifs obligataires semble prématuré alors que les premières décisions judiciaires sur la conformité de tels plans sont attendues pour la fin janvier.
Ensuite, il peut toujours le faire mais économiquement cela n’aura que très peu d’impact si l’on n’autorise pas le déficit budgétaire. Racheter des obligations d’États d’argent déjà dépensé ne remettra pas plus d’argent en circulation dans le système économique qui patine. Cela aurait un intérêt uniquement pour financer de l’endettement supplémentaire que Bruxelles souhaite interdire dans le cadre des politiques d’austérité. C’est donc dans tous les cas voué à l’échec économique et c’est une évidence.
Charles SANNAT
« Après avoir beaucoup fait espérer des annonces dès ce mois de décembre, Mario Draghi devrait jeudi 4 décembre refroidir les attentes des marchés. L’annonce d’un assouplissement quantitatif complet (« full QE » en anglais) incluant notamment l’achat massif de titres obligataires souverains attendra donc. À l’exception de ceux de Credit Suisse, aucun observateur n’attend d’annonce ferme à ce sujet lors de la conférence de presse de jeudi. Beaucoup, comme Gilles Moec, de Bank of America Merrill Lynch, s’attendent à une telle décision pour la réunion de mars prochain. Il y aura donc sans doute quelques mots rassurants, mais rien de concret ce jeudi. Sauf évidemment si Mario Draghi décide, comme il l’a souvent fait déjà, de surprendre tout le monde !
Les colombes à la manœuvre
Pourtant, Mario Draghi, ainsi que deux autres membres du directoire, le Français Benoît Cœuré et Vitor Constancio, le vice-président portugais, avaient, la semaine dernière, préparé le terrain. Le 26 novembre, ce dernier s’était même montré explicite sur la possibilité non pas simplement – comme le voulait jusqu’ici la terminologie officielle – de « nouvelles mesures non conventionnelles », mais sur l’achat de dettes souveraines. Mais cette offensive des « colombes » a immédiatement donné lieu à une contre-attaque des faucons.
Contre-offensive des faucons
Sans surprise, cette contre-offensive est venue d’Allemagne et d’abord de Jens Weidmann, le président de la Buba. Dès le 24 novembre, ce dernier soulignait que les « entraves légales » à un « full QE » seraient importantes, menaçant implicitement Mario Draghi d’un recours devant la Cour de Karlsruhe. Laquelle, lors de sa décision sur le programme de rachat illimité de dettes OMT, a prévenu qu’elle n’excluait pas la possibilité d’interdire à la Buba de participer à une telle opération… Le 28 novembre, ce même Jens Weidmann enfonçait le clou en insistant sur une marotte allemande : seules les « réformes structurelles » pourront faire revenir la croissance en zone euro, non la politique monétaire. Enfin, ce week-end, Sabine Lautenschläger, membre allemande du directoire de la BCE, a également refroidi les ardeurs de ses collègues. « Aujourd’hui, il me semble que les obstacles pour de nouvelles mesures sont très élevés », a-t-elle expliqué avant de conclure : « l’appréciation des coûts et de l’utilité d’un grand programme d’achat massif ne me semble pas pour le moment positive. » Fermez le ban.
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