BRUXELLES, 11 juin – Coup de massue dans le monde belge de la distribution, le groupe Delhaize a présenté mercredi son « plan de transformation », menaçant 2 500 emplois et 14 magasins dans les trois années à venir, selon un communiqué du groupe.
Lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire mercredi matin, l’entreprise y a annoncé des mesures avec un impact sur l’emploi de 2 500 collaborateurs dans son marché historique sur un total de 14 878 personnes employées (bureau central, logistique et magasins en propre).
Il n’y aura pas de licenciement collectif pour les ouvriers. La direction insiste par ailleurs que « les licenciements secs seront évités autant que possible ».
« Afin d’assurer son avenir, Delhaize Belgique projette d’accélérer la mise en œuvre de sa stratégie commerciale par un investissement supplémentaire de 450 millions d’euros durant la période 2015-2017. Pour financer cet investissement, une série de mesures sont envisagées. Celles-ci pourraient avoir un impact sur l’emploi de 2 500 collaborateurs de Delhaize Belgique dans les trois années à venir, et pourraient entraîner la fin de l’exploitation en gestion propre de 14 magasins en Belgique », lit-on dans le communiqué.
Dans un tweet, la syndicaliste SETCa, Myriam Delmée, ne cachait pas sa colère : « Delhaize reste une entreprise rentable mais annoncer le licenciement massif de 2 500 personnes, on cherche le plan commercial ! Vrai scandale ! »
« C’est une baffe pour le personnel », ajoute Veerle Verleynen de la LBC. Toutes deux doutent par ailleurs que de telles mesures ramènent les clients dans les magasins.
Delhaize justifie ce plan par le fait qu’il « a un handicap de coûts structurel croissant lié aux conditions de travail et de rémunération dans ses magasins en gestion propre. Cet écart se situe actuellement entre 15 et plus de 30 % ».
Le groupe affirme aussi son intention d’accélérer la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie commerciale avec pour objectif à l’horizon 2015-2017, d’investir 450 millions d’euros supplémentaires dans son réseau de supermarchés en gestion propre, dans le développement et la formation du personnel, dans la logistique, dans son assortiment de produits sains et de qualité, dans des prix compétitifs et dans l’e-commerce.
Dans le cas présent, la volonté de Delhaize ne serait pas d’améliorer sa rentabilité, mais bel et bien de mettre les moyens pour assurer la pérennité de l’enseigne dans un marché extrêmement concurrentiel, soumis également aux coups de boutoir des hard discounters venus d’Allemagne (Aldi et Lidl) mais aussi par rapport au nouvel entrant batave, Albert Heijn, qui travaille exclusivement en franchise et a ainsi pu loger son personnel dans des conventions collectives moins contraignantes en termes de salaires. Même s’il n’est encore présent qu’en Flandre, il avance vite et, visiblement, fait mal.
Agence de Presse Xinhua
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