C’est une dépêche de l’AFP qui nous a appris que l’Allemagne n’a pas réussi à attirer autant de demandes que ce qu’elle offrait pour une émission obligataire à 10 ans (Bund), a annoncé mercredi la Banque centrale allemande chargée de l’opération, soit une première depuis septembre 2012.

« L’Allemagne proposait un volume de 5 mrd EUR de titres à échéance février 2024 et n’a reçu des offres qu’à hauteur de 4,33 mrd EUR, rendant cette opération « techniquement sous-souscrite. »

« Le taux de rendement moyen est ressorti à 1,64 %, contre 1,77 % lors de la dernière émission de même échéance fin janvier. »

« Finalement, le pays a choisi de ne lever que 3,80 mrd EUR, ce qui lui permet d’indiquer que l’opération a été sur-souscrite selon un ratio de 1,1. Comme à son habitude, l’Allemagne a retenu le reste de la mise, 1,20 mrd EUR, pour la placer progressivement sur le marché secondaire. »

Traduction :

L’Allemagne, le plus beau pays et la meilleure économie de la zone euro sur le papier, voulait lever 5 milliards d’euros pour financer sa dette, hélas il n’ont trouvé que 3,8 milliards… En fait beaucoup moins puisque sur ces 3,8 milliards, 1,2 a été acheté par la Banque centrale allemande elle-même… ce qui porte le nom de « monétisation » lorsque c’est la banque centrale qui achète la dette de son propre pays. Évidemment, les Allemands vont revendre ces obligations sur le marché secondaire et espèrent sans doute un léger bénéfice.

Sauf que la réalité c’est qu’il n’y avait juste pas d’acheteur pour de la dette allemande aujourd’hui… Bien sûr ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle et les taux d’emprunt de la France pourraient monter lors des prochaines émissions d’obligation du Trésor français.

Il est très important de suivre avec une très grande attention le marché des obligations d’États car c’est de lui que peut venir un risque d’effondrement systémique de tout le système économique de la zone euro.

Charles SANNAT

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