Voici une très bonne article du Journal le Siècle qui a traduit un article anglais.
Selon Fitch, le niveau des prêts consentis en Chine est à un niveau jamais vu dans l’histoire.
« Le pays a dupliqué la totalité du système bancaire commercial américain en cinq ans », a indiqué Charlène Chu, directrice principale de Fitch à Beijing.
Le crédit est passé de 9 000 à 23 000 milliards de $ depuis l’effondrement de Lehman Brothers.
En 2009, la Chine a injecté l’équivalent de 12% du PIB pour tenter de faire face à la crise mondiale. Cependant, cela a alimenté une bulle spéculative immobilière assortie d’une énorme dette envers les autorités locales.
Tellement, qu’à court d’argent, des gouvernements locaux chinois ont commencé depuis quelques mois à vendre aux enchères des flottes entières de véhicules de luxe appartenant à des fonctionnaires, rapporte le Financial Times.
Le ratio « crédit par rapport au PIB » est passé de 75% à 200% au cours des cinq dernières années, alors que ce ratio n’avait progressé que de 40% au cours des cinq années aux États-Unis après la crise des subprimes.
« Tout cela est bien pire que tout ce que nous avons pu connaitre auparavant dans une économie majeure. Nous ne savons pas ce qui va se passer. Les six prochains mois seront cruciaux », estime Chu.
« Le modèle de croissance basé sur le crédit est clairement en train d’exploser. Cela pourrait alimenter une crise massive de sur-capacités, et potentiellement à une déflation à la japonaise », dit elle.
Des inquiétudes voient le jour notamment à travers plusieurs incidents de paiements, comme avec la banque Everbright qui a fait défaut au début du mois de Juin 2013 sur un prêt interbancaire, dans un contexte de forte hausse du taux d’intérêt du Shibor, signalant un tarissement des liquidités en cours.
En Avril, Fitch a décidé pour la première fois en 14 ans de dégrader la note de long terme de la devise chinoise de A+ à AA-, mais considère toutefois que le gouvernement chinois aurait les moyens de faire face à une nouvelle crise financière, quelle que soit son ampleur.
Selon Wei Yao de la Société Générale, le niveau d’endettement des entreprises chinoises a atteint le seuil critique de 30% du PIB, qui correspond au seuil typique des crises financières. De nombreuses entreprises ne parviendront pas à rembourser ces prêts, ni même les intérêts.
Selon elle, le pays se rapproche d’un « Minsky moment », c’est-à-dire le moment où la montagne de dettes s’effondre sous son propre poids.
Voir l’article original du Journal le Siècle