C’est un article d’Euronews qui revient sur le fait que nos autorités, pour sauver les banques, vont finir par être obligées de sauver les gens… c’est-à-dire ceux qui n’arrivent plus à rembourser leur crédit et c’est enfin une excellente nouvelle, peut-être la seule bonne nouvelle en provenance de Grèce depuis maintenant plus de 7 ans que la crise a commencé.
Alors pour la France, l’annulation de votre crédit ce n’est pas pour demain, mais si la situation devenait catastrophique il est fort à parier que, pour sauver les banques et le système financier, les banques centrales rachèteraient les crédits et annuleraient au moins partiellement les dettes. Ce serait une excellente chose sauf qu’évidemment, cela est théoriquement très inflationniste mais dans un monde profondément déflationniste et comme cela ne créerait pas d’injection d’argent, alors pourquoi pas ?
D’ailleurs, certaines voix commencent à s’élever pour réclamer… que les banques centrales distribuent directement l’argent créé aux consommateurs.
Charles SANNAT
Elles sont nombreuses les entreprises mais aussi les ménages qui ne peuvent plus rembourser leur emprunt suite au chômage ou à la baisse de leurs revenus.
En Grèce, les bureaux des associations de consommateurs sont pris d’assaut. Dans 3 mois, des échéances impayées pourront signifier la saisie du logement.
“J’ai peur de perdre ma maison, et je ne sais plus quoi faire, affirme cette femme. J’ai besoin d’un avocat, de la justice. Je n’ai rien à espérer. La seule chose à laquelle je m’attends à un certain moment c’est d‘être mise à la rue, rien d’autre. J’aimerai qu’on m’aide. Je ne sais pas…
La Grèce est en récession depuis six ans déjà et le taux de chômage grec est toujours le plus élevé d’Europe. Les salaires ont baissé de 30 %.
“Ces deux dernières années, la société grecque est passée d’une société de débiteurs à une société de ménages surendettés. Selon les derniers chiffres officiels, affirme Symela Touchtidou, la correspondante d’Euronews à Athènes, le montant des créances impayées atteignait 77 milliards d’euros. Mais les personnes qui évoluent dans ce secteur estiment que les chiffres vont augmenter.”
La hausse des créances impayées est un phénomène qui frappe les économies du sud de l’Europe.
Dans le secteur privé, en Italie, la dette des entreprises et des particuliers se montait à plus de 170 milliards d’euros en juillet 2014. Elle était de 140 milliards un an plus tôt. Au Portugal, les impayés se montent à 18 milliards d’euros.
En Espagne, la dette privée est de 185 milliards d’euros actuellement, soit 13 % du total des crédits accordés.
“Le profil type, c’est tous les gens qui appartiennent à la classe moyenne, explique Eleni Charalabidou, consultante auprès des syndicats de salariés en Grèce. C’est-à-dire les gens qui ont perdu leur travail et les employés qui voient leurs revenus se réduire et qui ne peuvent plus rembourser. Et c’est un coup dur pour la classe moyenne grecque.”
Pour s’attaquer au problème, le gouvernement grec veut former un front européen car dit-il, même ceux qui peuvent encore rembourser ne pourront peut-être plus le faire à l’avenir.
“Nous proposons l’utilisation des fonds structurels pour aider les gens à rembourser les taux d’intérêt sur les prêts dans le sud de l’Europe, quand ces taux sont trop élevés et que l’impossibilité de les honorer n’est plus qu’une question de temps, souligne Nikos Dendias, ministre grec du développement. La Grèce et le sud de l’Europe ne demandent pas d’argent supplémentaire. Ils demandent juste la flexibilité d’utiliser des fonds disponibles pour faire face à la crise.”
Une réunion entre les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne est prévue bientôt pour discuter de cette aide aux emprunteurs qui enrayerait la hausse des impayés en utilisant les fonds structurels.