Sans surprise, alors que les chiffres du chômage américain sont mauvais et les chiffres précédents de création d’emplois sont révisés à la baisse, le Comité monétaire de la Réserve fédérale (FED) des États-Unis a décidé mercredi de maintenir son soutien exceptionnel à la reprise économique américaine, mise à mal par le blocage budgétaire au Congrès…
Cela ne constitue évidemment pas une surprise. Cette fois-ci, les chiffres sont précis puisque nous savons que la FED va poursuivre ses achats mensuels de bons du Trésor (45 milliards de dollars) et de titres adossés à des créances immobilières (40 milliards). La FED maintient également son taux directeur entre 0 et 0,25 % comme elle le fait depuis fin 2008.
Autre élément important : la quasi-unanimité dans la prise de décision du Conseil. En effet, un seul membre du Comité de politique monétaire, Esther George, de l’antenne régionale de la Réserve fédérale de Kansas City, a voté contre cette décision, inquiète des conséquences sur l’inflation que pourrait avoir la politique ultra-accommodante de la FED.
Enfin, je souhaitais attirer votre attention sur la proportion des rachats de bons du Trésor par la FED. Le déficit américain sera d’environ 600 à 700 milliards de dollars sur l’année 2013. Or 45 milliards par mois pendant 12 mois cela nous fait 540 milliards.
En réalité, la FED rachète plus de 70 % de la nouvelle dette américaine. 70 % !! Autant dire qu’il n’y a plus de marché de la dette US en tout cas à des taux aussi bas. C’est une preuve supplémentaire que la FED ne peut plus stopper sa politique monétaire de création débridée de monnaie, sans provoquer la faillite… de l’État fédéral.
C’est l’impasse économique, politique et monétaire.
Charles SANNAT