EDF, sous l’amicale pression du gouvernement français qui reste actionnaire à plus de 80 % aussi bien d’Areva que d’EDF, va transférer la patate chaude d’Areva à EDF car l’État n’est pas en mesure de recapitaliser Areva sans que cela ne vienne dégrader la dette de l’État et le déficit, ce qui poserait des problèmes avec la Commission européenne.
Bref, les pertes d’Areva devraient donc logiquement se faire dissoudre dans les bénéfices d’EDF… Au final, c’est évidemment le consommateur qui va payer mais l’énergie gratuite, pour le moment, cela n’existe pas.
Le nucléaire a un prix et ce prix va s’avérer monstrueusement élevé dans les prochaines années car il va falloir démanteler et remplacer les capacités perdues…
Charles SANNAT
PARIS, 19 mai (Xinhua) – Alors qu’Areva fait face à de grandes difficultés financières et travaille à un plan de redressement, EDF pourrait prendre le contrôle de l’activité réacteurs nucléaires de la multinationale française, comme l’a annoncé Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF dans une interview au quotidien français Le Figaro publiée mardi.
« Il y a quinze ans, Areva, c’était un projet puissant (…) Reconnaissons que ça n’a pas fonctionné. Reconnaissons aussi que pour notre pays il faut sauvegarder les compétences et les acquis », a-t-il indiqué.
Selon Jean-Bernard Lévy, « il faut accepter de tout remettre à plat » et cela implique qu’EDF se voit confier l’activité réacteurs. Cette « proposition ambitieuse d’EDF respecte et préserve les compétences techniques de l’activité réacteurs d’Areva, et ouvre la voie à des alliances avec des tiers, des partenaires industriels, français ou étrangers » a expliqué le PDG d’EDF.
Le groupe d’énergie électrique français reste toutefois prudent face à une telle opération : « La transaction ne peut se faire qu’à un prix de marché. Et elle doit prévoir des garanties pour qu’EDF ne soit pas exposé aux risques liés au passé d’Areva, notamment en Finlande. Ma responsabilité est que l’intérêt social d’EDF soit respecté » a affirmé Jean-Bernard Lévy qui rencontre mardi les actionnaires du groupe Areva dont l’État français détient 85 % du capital.
Selon Le Figaro, une réunion est prévue le 3 juin prochain à l’Élysée entre tous les protagonistes du dossier.