PARIS, 26 septembre – Le président français François Hollande s’est rendu jeudi sur le site sidérurgique de Florange, en région Lorraine (nord-est), où il a annoncé la création d’un centre de recherche sidérurgique sur ce site industriel, qui avait été secoué par la fermeture de ses hauts-fourneaux il y a près d’un an.
« Je suis venu faire une annonce : la création d’une plate-forme publique de recherche et de développement industriel pour la sidérurgie lorraine », a affirmé le chef d’État français.
« Ce n’est pas un centre de recherche de plus », s’est-il exclamé, précisant que le projet, qui sera doté de 20 millions d’euros dès 2014, aurait « des conséquences industrielles » et permettrait d' »assurer l’acier de demain ».
« Cette plate-forme est publique, parce qu’elle vise à garantir l’indépendance de la sidérurgie française », a également souligné M. Hollande, qui a toutefois été accueilli à son arrivée par une centaine de manifestants hostiles, lui reprochant d’être, tout comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy (2007-2012), « le président des patrons ».
En effet, en dépit du volontarisme affiché par le gouvernement socialiste, au cours de la campagne électorale puis à son arrivée au pouvoir en mai 2012, le groupe ArcelorMittal est parvenu à fermer la filière liquide du site, chargée de la production d’acier brut, soit les hauts-fourneaux.
Les syndicalistes, qui ont été très actifs sur ce dossier, ont été grandement déçus par ce résultat des tractations gouvernementales, allant jusqu’à ériger sur les lieux une stèle en mémoire des « promesses non tenues » du président Hollande, faisant écho à celle dédiée en 2009 à M. Sarkozy. Ce dernier n’avait pas non plus honoré son engagement à empêcher la fermeture de l’ aciérie de Gandrange.
De fait, M. Hollande, qui a rencontré sur place des syndicalistes et des membres de la direction du site, a souligné qu’il tenait à revenir à Florange « pour avoir une discussion les yeux dans les yeux avec les représentants des salariés qui ont mené ici un combat de plus de deux ans ».
« Je tenais aussi à revenir à Florange, parce que je m’étais adressé à ces salariés pendant la campagne présidentielle et qu’il ne peut pas y avoir d’écart entre ce qui s’est dit le temps d’une confrontation électorale et ce qui est fait au moment où la décision relève du chef de l’État », a-t-il déclaré.
Le délégué syndical local de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Edouard Martin, très actif au moment de la tentative de sauvegarde des hauts fourneaux de Florange, a déclaré que l’annonce de M. Hollande offrait « un petit espoir » aux ouvriers du site.
« On ne voulait pas de discours, il est venu avec un acte », a souligné le syndicaliste, qui s’est dit « satisfait dans l’idée qu’enfin l’État et les pouvoirs publics prennent conscience de l’utilité et même de la nécessité de reprendre la main sur les brevets (dans le secteur de la sidérurgie) » avec l’ouverture de ce centre de recherche.
M. Hollande a, en effet, promis le développement des » productions (sidérurgiques) de demain et d’après-demain » grâce à cette plate-forme de recherche publique.
« Je crois en la sidérurgie comme filière d’avenir (et) en la Lorraine », a-t-il martelé en ce lieu, Florange, devenu le symbole de la désindustrialisation subie par la France ces dernières années.
Agence de Presse Xinhua