Grèce : Euclide Tsakalotos, nouveau ministre des Finances

« Je porterai le dégoût des créanciers avec fierté », Yanis Varoufakis le jour de sa démission.
Un véritable serviteur du peuple n’a en aucun cas vocation à faire « carrière » et à « durer » pour le plaisir.
Et c’est là toute la différence entre les mamamouchis et les représentants du peuple.
Ces hommes d’exception, avec qui l’on peut être en désaccord, tel n’est pas le problème, sont devenus beaucoup trop rares car bien souvent, hélas, la soupe est tellement bonne qu’elle permet de dissoudre les convictions et le courage. Cela dissout aussi évidemment la grandeur et la liberté.
Être libre c’est ne pas avoir de besoins.
Charles SANNAT
Euclid Tsakalotos

© AFP 2015. LOUISA GOULIAMAKI

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a annoncé lundi sa démission au lendemain de la victoire du non au référendum sur les propositions des créanciers d’Athènes, une décision interprétée comme un geste de conciliation d’Alexis Tsipras à l’écart des créanciers du pays.

Quittant son ministère du centre d’Athènes à la mi-journée dans une cohue médiatique, le ministre a jeté à la mêlée le nom de son possible successeur : le vice-ministre des Affaires étrangères, Euclide Tsakalotos. Ce dernier avait déjà remplacé Yanis Varoufakis comme coordinateur des négociations avec les créanciers depuis avril. « Je vous verrai demain avec Euclide », a lancé M. Varoufakis aux journalistes devant son ministère, selon l’agence grecque ANA. Interpellé une seconde fois sur le nom de son successeur, il a répondu : « J’espère que c’est Euclide. »

« La seule nouvelle qui importe aujourd’hui est le « grand non » du peuple grec et comment cela aidera Alexis Tsipras et le gouvernement dans la négociation », a-t-il ajouté. Euclide Tsakalotos, professeur d’économie de 55 ans, en charge des affaires économiques internationales, né à Rotterdam, éduqué à Oxford, est une personnalité beaucoup plus discrète que le décapant ministre sortant, rapporte l’AFP.

Ce dernier s’est encore livré à une des déclarations chocs qu’il affectionne dans son message de départ, quelques heures après le référendum de dimanche remporté par le camp du gouvernement : « Je porterai le dégoût des créanciers avec fierté », a-t-il écrit sur son blog et dans un communiqué du ministère.

« Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, on m’a informé d’une certaine préférence de certains membres de l’Eurogroupe, et de « partenaires » associés, (…) pour mon « absence » des réunions ; une idée que le Premier ministre (Alexis Tsipras) a jugé potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des Finances aujourd’hui », a-t-il encore expliqué. Selon lui, « la valeur » du résultat du référendum, qui a vu le non l’emporter à 61,31 %, est « importante », « comme (celle de) tous les combats pour les droits démocratiques ».

« La grande légitimité apportée à notre gouvernement » doit être « investie immédiatement dans un OUI à une solution adéquate », a-t-il ajouté, appelant à un accord comprenant « une restructuration de la dette, moins d’austérité, une redistribution en faveur des plus démunis, et de vraies réformes ».

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