Pour le moment, le gouvernement grec gagne du temps.
De deux choses l’une. Soit Tsipras n’a aucune idée de comment se sortir de là et n’a aucune stratégie, soit au contraire il apparaîtra dans quelques mois comme l’un des plus grands dirigeants mondiaux de ce nouveau siècle.
Charles SANNAT
ATHÈNES, 21 avril (Xinhua) – La décision du gouvernement grec de recourir aux réserves d’argent liquide des compagnies nationales pour couvrir les obligations financières imminentes et éviter une crise menaçante a été fortement critiquée par les partis d’opposition et les autorités locales mardi.
Le gouvernement de gauche a ouvert la voie au transfert obligatoire de ces réserves de liquide sur un compte de la banque centrale grecque dans les 15 prochains jours.
Seuls les fonds d’assurance sociale et les entreprises nationales cotés à la bourse d’Athènes ont été exemptés. Selon des estimations, le gouvernement garantira de 1 milliard à 2 milliards d’euros par le biais de cette mesure.
Les ministres du cabinet ont avancé que cette pratique était répandue au sein de l’UE pour répondre aux besoins d’argent dans des cas extraordinaires.
Ils ont promis d’emprunter les réserves de liquide, qui ne sont pas nécessaires dans un avenir proche par les entreprises, avec des taux d’intérêt plus élevés de 2,5 %, au lieu de 1 % proposé par les banques commerciales.
Les partis d’opposition, les gouverneurs des régions ainsi que les maires ont qualifié cette initiative d' »inacceptable et anticonstitutionnelle ». Selon eux, elle causera des problèmes au niveau des paiements des salaires dans les administrations locales.
Ils ont insisté sur le fait que le fonctionnement de l’administration locale était protégé par la Constitution grecque et ont menacé de mener des actions légales contre le décret.
Pour les analystes politiques et financiers à Athènes, cette mesure montre que les coffres de l’État ne sont pas loin de s’assécher et que le gouvernement doit tout faire pour atteindre ses fins.
Sans aide internationale depuis le mois d’août dernier, la Grèce se bat pour rembourser ses échéances de prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI) et verser les retraites et salaires des fonctionnaires depuis mars.
L’impasse a intensifié les scénarios d’une crise imminente d’argent liquide, d’une faillite à l’intérieur ou à l’extérieur de la zone euro après cinq ans de sacrifices douloureux de la part des Grecs pour sortir de la crise.