Ce qui n’était au départ que des investigations suite aux manipulations des prix des matières premières se traduit maintenant en une véritable persécution en bonne et due forme contre la banque américaine. La Commission Fédérale des Futurs sur les matières premières – CFTC – a pris contact auprès de certaines banques d’investissement qui assurent la garde en coffre des métaux ordinaires et précieux.
Ces enquêtes ont été menées suite à l’augmentation des réserves d’argent de la JPMorgan entreposées dans les coffres du COMEX et aussi à la baisse d’une quantité similaire dans le compte d’une autre banque, la Scotia Mocatta. Le transfert s’est produit 3 fois en une semaine.
En tout premier lieu, ce fut le 19 juillet qu’eut lieu le transfert de 599 622 onces d’argent « enregistrées » (c’est-à-dire de l’or réellement en dépôt) du compte de Scotia Mocatta à la catégorie ‘éligible’ (or qui pourrait être appelé à être mis en dépôt) du compte de la JPMorgan. Trois jours plus tard, le 22 juillet, un mouvement similaire alla se reproduire mais, cette fois-ci, il s’agissait de 600 349 onces. Puis, finalement, deux jours plus tard, le 24 juillet, un nouveau transfert avec les mêmes critères que la première et seconde, s’effectua avec un volume d’argent de 596 859 onces.
Chaque transfert eut lieu à intervalle de deux jours. L’inventaire d’argent dit éligible de la JPMorgan ainsi augmenta de 1,8 million d’once au détriment d’une réduction de 20 % sur l’inventaire « d’or enregistré » de Scotia Mocatta. Cette transaction a pu être due à un accord entre les deux établissements financiers ou bien à un mouvement d’un particulier ou une société qui voulait transférer des réserves du Canada – siège de Scotia Mocatta à aux États-Unis.
Ce mouvement déclencha l’ouverture d’une nouvelle enquête des autorités réglementaires des États-Unis. Les mouvements des réserves conditionnent la fixation des prix sur le marché, demeurant le principal moyen de répondre à l’offre aussi importante soit-elle, et ainsi, obtenir un meilleur rendement au niveau du commerce des métaux, tant ordinaires que précieux.
Bien entendu, la JPMorgan ne tarda pas à réagir. Au lendemain de la publication de ces enquêtes par l’Autorité réglementaire, la JPMorgan publia un communiqué de presse dans lequel elle indiqua son intérêt pour se débarrasser de certaines de ses affaires sur le marché physique des matières premières. À ces enquêtes s’ajouta l’intérêt de la FED de revoir la législation qui permet aux banques d’investissement d’être titulaires de réserves de matières premières. Il est à supposer que la JPMorgan pensera à sortir du marché sans abandonner sa position de créateur de marché, par exemple, sur le marché de l’or.
Source : SRSRocco Report, The Wall Street Journal et OroyFinanzas.com