Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, est bien l’un des seuls grands patrons à refuser obstinément de céder aux sirènes des dividendes à verser pour faire « plaisir » aux actionnaires. Cette démarche est suffisamment singulière pour être particulièrement notée. C’est la raison pour laquelle je vous invite à lire son intervention dans le magazine Challenges.
Charles SANNAT
Vous avez la réputation de ne faire aucune concession aux investisseurs. Vos derniers résultats ont été lourdement sanctionnés en Bourse. L’heure n’est-elle pas venue d’être plus attentionné envers Wall Street ?
Il faut relire notre lettre aux actionnaires de 1997, qui définit notre démarche. L’une des choses qui y est écrite, et demeure vraie, est que nous ne prétendons pas posséder la bonne approche ; nous affirmons simplement que c’est la nôtre. Et cela peut plaire ou non aux investisseurs, mais je reste convaincu qu’il s’agit de la meilleure démarche pour nous.
Et ce discours convainc toujours à l’intérieur de l’entreprise ?
Au fil du temps, nous avons attiré des gens dotés du même état d’esprit. C’est cela une vraie culture d’entreprise : ceux qui nous rejoignent, s’épanouissent et conviennent à cette culture sont ceux qui aiment se lever le matin en pensant à inventer, à ce qu’ils pourraient faire de mieux pour le consommateur. Ceux-là s’amusent beaucoup chez nous. Mais nous avons aussi vu des gens arriver et s’ennuyer. Si leur motivation est : qui sont mes adversaires et comment puis-je les vaincre sur le champ de bataille, nous leur paraîtrons un peu barbants. Nous avons plus la mentalité de l’explorateur que celle du conquérant. Dans le business, les deux peuvent marcher, mais vous devez savoir qui vous êtes.
Il y a vingt ans, vous traversiez les États-Unis en voiture de New York à Seattle pour venir y créer Amazon. Imaginiez-vous alors le géant du Web qu’il est devenu ?
Le business plan original prévoyait une société relativement petite, exclusivement tournée vers la vente de livres. Ce qui s’est passé n’était pas prévu au départ. Ce que nous sommes aujourd’hui est une combinaison extraordinaire de bon timing et de chance. J’aime beaucoup le dicton qui dit que le succès, c’est la moitié de bon timing, la moitié de chance, et tout le reste est de l’intelligence. Quiconque aurait prédit ce que deviendrait Amazon en traversant le pays en voiture aurait dû être considéré comme fou et immédiatement interné pour être placé sous camisole de force.
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1 commentaire sur “Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, ou l’homme qui ne verse pas de dividendes !”
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