PARIS, 2 octobre – La Banque centrale européenne (BCE) a laissé mercredi son principal taux directeur inchangé à 0,5 %, à l’issue d’une réunion sur sa politique monétaire à Paris.
« Basée sur notre analyse économique et monétaire régulière, nous avons décidé de laisser le principal taux directeur de la BCE inchangé », a déclaré mercredi le président de la BCE, Mario Draghi, lors d’une conférence de presse.
Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement de la BCE reste, depuis mai dernier, à 0,5 %, son niveau le plus bas historique. Ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt demeureront aussi inchangés, à respectivement 1 % et 0 %.
Selon M. Draghi, les perspectives d’inflation dans la zone euro sont faibles, la reprise de l’activité économique est progressive mais fragile, avec des risques orientés à la baisse.
« Les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas sur une période prolongée », a poursuivi M. Draghi.
« Cette anticipation continue de se fonder sur le maintien, à moyen terme, de perspectives inchangées d’une inflation globalement modérée, compte tenu de la faiblesse généralisée de l’économie et de l’atonie de la dynamique monétaire », a-t-il dit.
Le Conseil des gouverneurs de la BCE a tenu mercredi à Paris ses discussions mensuelles sur la politique monétaire, conformément à sa tradition de se réunir deux fois par an en dehors de Francfort (Allemagne).
« Utiliser tous les instruments disponibles »
M. Draghi a réaffirmé que son institution s’apprête à « utiliser tous les instruments disponibles », y compris une opération de refinancement à long terme (LTRO), pour soutenir à court terme le marché de crédit dans la zone euro.
« Nous avons un vaste éventail d’instruments (…) nous n’excluons aucune option », a souligné M. Draghi, en répondant à une question posée par la presse.
En septembre dernier, M. Draghi avait assuré que la BCE maintiendrait sa politique monétaire actuelle, c’est-à-dire « accommodante », aussi lontemps que nécessaire. Il avait signalé alors que son institution pourrait relancer une opération de refinancement à long terme en faveur des banques de la zone euro.
À Paris, le président de la BCE a aussi renouvelé son appels aux gouvernements de la zone euro pour « intensifier résolument leurs efforts visant à mettre oeuvre les réformes structurelles ».
L’annonce de M. Draghi correspond aux attentes des marchés. « Le ton de la conférence de presse était exactement le même qu’en septembre. Le Conseil des gouverneurs conserve un biais baissier. Il sera prêt à agir si le besoin d’une politique encore plus accommodante se fait sentir », ont indiqué les analystes de la banque BNP Paribas dans une note.
Un risque de la part des États-Unis
L’actuelle paralysie budgétaire aux États-Unis « est un risque, si elle perdure (…), il s’agit d’un risque non seulement pour l’économie américaine, mais également pour l’économie mondiale », a commenté M. Draghi. « Mais nous n’avons pas cette impression pour l’instant. »
Des agences « non essentielles » du gouvernement fédéral américain avaient été fermées mardi, faute de consensus au Congrès entre élus démocrates et républicains sur le budget 2014. Ce blocage institutionnel devrait mettre au chômage technique quelque 800 000 fonctionnaires américains.
Le bras de fer entre républicains et démocrates intervient, alors que le Congrès devra voter le relèvement du plafond de la dette fédérale d’ici deux semaines. Faute d’accord, l’État fédéral américain ne pourra plus s’endetter, sous peine d’illégalité. Selon des estimations, le gouvernement fédéral américain pourrait commencer à faire défaut sur une partie de ses obligations entre le 18 octobre et le 5 novembre.
Agence de Presse Xinhua