« Peter Praet, l’économiste belge directeur de la division économique de la Banque centrale européenne (BCE), qui est aussi membre de son directoire, a expliqué au Financial Times qu’il a l’intention d’utiliser les nouveaux pouvoirs de régulateur de la banque pour durcir les conditions d’investissement sur les obligations souveraines, et inciter ainsi les banques commerciales à prêter davantage aux entreprises et aux particuliers. »
« Les obligations souveraines des gouvernements ont toujours été considérées comme des actifs sans risque, et traitées comme telles dans les bilans des banques. Au cours des dernières années, les banques ont donc eu tendance à utiliser les liquidités qu’elles obtenaient de la BCE pour acheter de la dette nationale, jugée non risquée, plutôt que de prêter aux ménages et aux entreprises et de stimuler de ce fait la croissance économique. Mais la crise de l’euro a démontré que dans certains cas, les obligations souveraines pouvaient être risquées. En outre, les pays du sud de l’Europe souffrent d’un crédit crunch qui nuit à leur capacité de reprise économique.
Si les banques acceptaient la notion que les obligations d’État ne sont pas sans risque, elles seraient moins susceptibles d’utiliser l’argent emprunté auprès de la banque centrale pour acheter de la dette souveraine. Et la BCE serait prête à lancer un nouveau programme de LTRO, c’est-à-dire l’octroi de prêts bon marché de long terme, si elles augmentaient les prêts qu’elles accordent aux ménages et aux entreprises, affirme l’économiste. »
« Au cours de l’année prochaine, la BCE va mener un audit de la qualité des actifs des 130 principales banques de la zone euro, qui s’accompagnera d’un nouveau round de stress tests. Néanmoins, selon Praet, ces stress tests sont susceptibles de resserrer davantage le crédit, les banques redoutant d’augmenter les risques dans leurs bilans en particulier en prêtant aux PME. Il affirme que dans ce cas, la BCE n’hésiterait pas à durcir les conditions d’achat des obligations souveraines, pour dissuader les banques d’en acquérir davantage, au détriment de l’octroi de prêts aux entreprises et aux particuliers. Ce durcissement pourrait consister à forcer les banques commerciales à mettre en place des réserves de garantie lorsqu’elles acquièrent des obligations souveraines. »
« Mais la BCE semble avoir pris la mesure du phénomène et décidé de réagir, ce qui ne sera pas sans conséquences, avertit-il : « Si c’est le cas, le système bancaire va être secoué, plus que secoué même. C’est pour cela qu’une telle mesure ne sera adoptée, si elle est adoptée, que très progressivement. Mais il faut un jour briser la relation incestueuse entre les banques et les États. C’est l’objectif de l’union bancaire. »
Voilà des déclarations vraiment détonantes ! Je suis naturellement entièrement d’accord avec ces propos. On remarque d’ailleurs, au passage, que l’on apprend que l’exposition des banques aux risques souverains n’est pas anodine et que cela, en réalité, menace les banques et leur solvabilité ! On peut également considérer que la BCE souhaite préparer le système bancaire à la faillite des États.
La bonne question c’est que si les banques n’achètent plus les dettes souveraines qui va le faire ?
Le début de réponse se trouve sans doute dans l’idée plusieurs fois avancée ces derniers temps d’aller tout simplement taxer l’argent des épargnants et de braquer les comptes !
Continuez en tout cas d’acheter des obligations d’États en faillite notamment via vos contrats d’assurance fonds euros, puisque même les banques bientôt n’en voudront plus. La raison d’être d’un épargnant est d’être tondu. N’en doutez plus ! Ce n’est qu’une question de temps.
Charles SANNAT
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