C’est une approche pragmatique que certains critiquent, pourtant en soi l’idée n’est pas forcément mauvaise. Comme vous le savez peut-être, il y a toute une histoire pour les banques au sujet de leurs fonds propres. Pour faire simple, quand une banque donne un crédit à un client pas forcément très solide, cela « consomme beaucoup de fonds propres » et moins le client est risqué (genre grande entreprise) moins le crédit « consomme » de fonds propres.
Vous comprenez donc aisément que les banques n’ont plus aucun intérêt à prêter à des PME-PMI, clientèle réputée fragile, du coup cela freine le crédit aux TPE tout en sachant que cela ne changera pas non plus la face du monde dans la mesure où la conjoncture économique n’est pas favorable à l’emprunt par les petites structures.
L’idée c’est donc d’utiliser la BPI comme outil pour racheter aux banques leurs créances de PME-PMI (titrisation) et permettre de faciliter ainsi l’accès de toutes les petites entreprises aux crédits.
C’est au moins une bonne tentative. Le seul risque c’est évidemment que les banques logent là-dedans tous leurs crédits pourris et qu’à l’arrivée, ce soit l’État et donc le contribuable qui paie la note. C’est à cela qu’il faudra être particulièrement vigilant.
Charles SANNAT
PARIS, 15 septembre (Reuters) – La Banque publique d’investissement (BPI) a proposé lundi d’expérimenter la transformation des créances bancaires sur les PME et les entreprises intermédiaires en titres cessibles (titrisation) pour alléger le bilan des banques.
Dans un premier temps, Bpifrance propose de mettre ce dispositif en place en partenariat avec une ou deux banques volontaires pour le tester « sur un portefeuille de crédits bancaires à des PME/ETI (Entreprises à taille intermédiaire, ndlr) pouvant aller jusqu’à trois milliards d’euros », a annoncé l’institution publique lors d’assises sur le financement et l’investissement.
« En cas de succès, il serait possible de faire évoluer le dispositif vers un standard de titrisation de crédits PME/ETI commun à la place de Paris », ajoute la BPI.
Pour surmonter la difficulté rencontrée par les investisseurs pour appréhender les risques liés au financement de ce type d’entreprises, la BPI garantira la portion de chaque prêt transformée en titres (par exemple 50 %).
L’objectif est de permettre un refinancement efficace des encours de crédits aux PME et ETI et de réduire la consommation en fonds propres des banques commerciales engagées dans le financement de ce type de sociétés.
Selon le directeur général de la BPI, Nicolas Dufourcq, l’idée est d’amener les entreprises financières faisant de l’assurance-vie à acquérir ces titres et à participer ainsi au financement de l’investissement productif.
« Théoriquement, on doit pouvoir monter jusqu’à deux, trois ou quatre milliards d’euros de transferts de portefeuilles de crédits du bilan des banques vers les assureurs-vie français », a-t-il dit.
D’autres institutions que la BPI travaillent sur la titrisation des crédits immobiliers, a-t-il précisé à des journalistes.
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