La Chine ne laissera aucun marché aux autres car la Chine a tout simplement, avec plus d’1,5 milliard d’habitants, la possibilité de maîtriser l’ensemble des techniques et des savoirs.
La Chine déploie donc la même stratégie et de façon systématique par le rachat d’actifs tangibles à l’étranger. En France, nous pouvons prendre l’exemple de nos vignobles passés sous pavillon chinois ou de PSA par exemple dont le futur bureau d’études sera non pas en France… mais bien en Chine !
Les Chinois sont donc encore dans une phase d’acquisition de compétences et de savoir-faire… mais il n’y en a plus pour très longtemps… Les vins français subiront donc prochainement la concurrence farouche de nos amis Chinois.
Charles SANNAT
PARIS, 27 avril (Xinhua) – Alors que le vignoble mondial est en légère croissance avec 7 554 000 hectares en 2014, la Chine devient le deuxième vignoble mondial avec près de 800 000 hectares, comme l’a annoncé Jean-Marie Aurand, directeur général de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) lors de la présentation du bilan de la récolte et de la situation du marché et des échanges internationaux en 2014, ce lundi à Paris.
La production mondiale de vin en 2014 s’inscrit dans une « bonne moyenne » avec 279 millions d’hectolitres, après une année record en 2013 (291 millions d’hectolitres produits). En Europe, la France reste le 1er producteur au monde avec 46,7 millions d’hectolitres en 2014, avec une hausse de sa production de 11 %. Même augmentation en Allemagne avec 9,3 millions d’hectolitres alors que la production de la Roumanie a fortement baissé (-20 %), tout comme celle de l’Italie (-17 %) et de l’Espagne (-9 %).
Bien que la Chine atteigne la seconde place de vignoble à l’échelle mondiale après l’Espagne (1 021 milliers d’hectares) et devant la France (792 milliers d’hectares), sa production 2014 a baissé de 5 % (11,1 millions d’hectolitres). Selon Jean-Marie Aurand, les régions viticoles chinoises en plein essor sont les régions historiquement productrices que sont le Hebei et le Shandong, ainsi que les provinces du Ningxia et du Sichuan. Effectuées avec des capitaux locaux, ces nouvelles plantations viticoles s’appuient sur « l’expertise étrangère de viticulteurs et d’œonologues venus d’Australie, des États-Unis, d’Espagne, de France et d’Italie » précise-t-il.
Le Chili enregistre également une diminution de sa production (-18 %). Les surfaces de vignobles en Chine et en Amérique du Sud poursuivent leur extension alors que dans l’Union européenne, les superficies se réduisent avec 3,4 millions d’hectares en 2014, soit 21 000 hectares de moins.
Les États-Unis (22,3 millions d’hectolitres) et l’Afrique du Sud (11,3 millions d’hectolitres) ont réussi à maintenir « de bons niveaux de production », alors que l’Argentine s’est stabilisée. L’Australie accuse une « légère baisse » de sa production tandis que la Nouvelle-Zélande atteint la production record de 3,2 millions d’hectolitres.
La consommation mondiale de vins en 2014 a baissé de 2,4 millions d’hectolitres par rapport à 2013, avec un total 240 millions d’hectolitres. Selon l’OIV, « les pays traditionnellement consommateurs poursuivent leur recul (ou stagnation), au profit de nouveaux pays consommateurs en Europe et hors-Europe ». En effet, avec 30,7 millions d’hectolitres, les États-Unis confirment leur 1re place de consommateurs de vins dans le monde, suivis de la France avec 27,9 millions d’hectolitres, de l’Italie avec 20,4 millions d’hectolitres qui pourtant poursuivent leur recul entre 2013 et 2014, respectivement de 0,9 million d’hectolitres et 1,4 million d’hectolitres.
La consommation en Chine baisse également en 2014 avec 15,8 millions d’hectolitres soit une baisse de 1,2 million d’hectolitres par rapport à 2013. Jean-Marie Aurand précise que « 80 % du vin consommé en Chine est produit localement. Sur les 20 % importés, 10 % viennent de France – principalement grands vins et champagne ».
Les échanges mondiaux de vins ont augmenté de 2,6 % en 2014 en termes de volume par rapport à 2013 mais se sont maintenus en valeur. La part des exportations de bouteilles de vins effervescents a légèrement augmenté (+1 %) entre 2013 et 2014 et l’augmentation de la part des vins exportés en vrac se poursuit.
Concernant la production pour 2015, l’OIV prévoit une baisse de 3 % d’après les premières estimations de production dans l’hémisphère sud, avec une fourchette comprise entre 53 et 57 millions d’hectolitres.
Composé de 46 États membres, l’OIV est un organisme intergouvernemental à caractère scientifique et technique de compétence reconnue dans le domaine de la vigne, du vin, des boissons à base de vin, des raisins de table, des raisins secs et des autres produits issus de la vigne.