NEW YORK, 12 septembre – Suite à la sortie américaine anticipée de son programme d’assouplissement quantitatif (AQ), certains marchés émergents ont été durement frappés et ont subi une sortie dommageable de capitaux étrangers.
Bien qu’elle soit confrontée à divers défis dans un contexte de croissance des risques extérieurs et d’accélération de l’ouverture du marché national, l’économie chinoise, selon des observateurs internationaux, est assez solide pour traverser ces moments difficiles, du fait que la Chine bénéficie d’une économie équilibrée à l’interne comme à l’externe, d’une réserve de devises étrangères adéquate et d’une marge de manœuvre confortable au niveau de la politique économique.
EFFETS DE L’AQ SUR L’ÉCONOMIE MONDIALE
En tant que l’une des plus importantes banques centrales du monde, la FED (Réserve fédérale américaine) exerce une influence substantielle sur l’économie mondiale.
Depuis cinq ans, l’économie de la planète s’enlise, soit depuis l’éclatement en 2008 de la crise des prêts hypothécaires de type subprime aux États-Unis. Le programme d’assouplissement quantitatif, appliqué trois fois déjà, a créé une inondation de liquidités à travers le monde.
Suite à la sortie envisagée de l’AQ suite à une reprise économique persistante aux États-Unis, les économies émergentes vont inévitablement subir des effets négatifs.
Des statistiques montrent que la valeur des actifs de certaines économies émergentes, à savoir les actions, les obligations et la monnaie, a considérablement diminué, du fait que les investisseurs retirent toutes les semaines des fonds massifs des marchés émergents.
Le réal brésilien, la roupie indienne et le rand sud-africain ont atteint leur plus bas niveau depuis des années, entraînant des risques considérables pour la stabilité économique de ces pays.
En Inde, par exemple, le taux de change de la roupie a chuté de près de 20 % par rapport au dollar américain, ce qui en fait la principale devise internationale la moins performante, et la situation économique indienne est devenue préoccupante.
Le gouvernement indien a adopté des politiques pour s’adapter à la situation, telles que des restrictions d’importations ainsi que le resserrement et l’assouplissement de la liquidité. Mais ces efforts ont été vains. Par conséquent, les investisseurs perdent progressivement patience et confiance dans les marchés émergents.
EXPOSITION DE PROBLÈMES INTRINSÈQUES
La turbulence du marché reflète les risques externes, mais des problèmes intrinsèques sont également exposés à cette occasion.
Des analystes estiment que les investisseurs vont retirer une partie de leur capital des marchés émergents sur fond d’une diminution anticipée de la liquidité, mais les déficits nationaux et étrangers substantiels ainsi que la forte dépendance des exportations des matières premières auront un impact beaucoup plus important sur les économies émergentes.
Li Xiaoxi, un gestionnaire d’actions pour la société Principal Global Investors (LLC), a rappelé à Xinhua que les États-Unis ont introduit leurs politiques d’AQ au moment où les autres pays développés luttaient contre la crise financière.
À l’heure actuelle, les données montrent que la reprise économique américaine s’est stabilisée, ce qui a incité la FED à renoncer graduellement à l’assouplissement quantitatif pour avoir recours à des mesures de contingence. Cela signifie que les rendements des investissements aux États-Unis vont augmenter, incitant le capital à se retirer progressivement des marchés émergents, au profit du marché américain, a expliqué M. Li.
Mais la cause profonde du déplacement de capital est que certains marchés émergents portent le fardeau de l’important déficit du commerce extérieur alors que leur situation financière intérieure est également chancelante.
Zhou Anjun, chercheur auprès de la firme BNY Mellon, estime que les investisseurs cherchent des rendements élevés. Il est donc compréhensible qu’ils décident de quitter les pays qui ont des déficits élevés, des réserves de devises insuffisantes et un manque de politiques favorables.
M. Li a noté que certains pays émergents dépendent fortement des exportations de leurs réserves de matières premières. Leur revenu diminue à mesure que les demandes globales baissent et le prix des matières premières diminue en conséquence.
De plus, les banques centrales de certains pays avaient du mal à faire face à l’important mouvement de capital, ce qui a détérioré la situation.
LA CHINE PEUT-ELLE ÊTRE UNE EXCEPTION ?
Par rapport à la dépréciation de la monnaie et aux marchés boursiers trébuchants dans d’autres puissances émergentes, le yuan chinois demeure stable, ainsi que le marché boursier chinois.
Certains observateurs attribuent cette réalité aux politiques commerciales et fiscales équilibrées, à la croissance économique durable et à la forte capacité de la Chine à résister à l’afflux de capital.
Des experts suggèrent que la Chine continue à aller de l’avant avec la restructuration économique et l’encouragement de la consommation intérieure, ce qui la désensibiliserait face aux influences extérieures.
Agence de Presse Xinhua