Il s’agit là de l’hypothèse financière la plus crédible jamais donnée par une banque centrale dans le cadre d’une crise, et ce chiffrage me semble très pertinent. Il est également à rapprocher du montant des réserves de change russe estimées à environ 450 milliards de dollars… La Russie peut tenir deux à trois ans avec un pétrole très bas et il n’est pas certain que les USA puissent tenir aussi longtemps sans faire exploser la bulle entourant leur industrie de gaz de schiste, une bulle à plus de 5 400 milliards de dollars !
Charles SANNAT
MOSCOU, 3 février (Xinhua) – La Russie perdra quelque 160 milliards de dollars par an dans ses exportations de pétrole si le cours du pétrole se maintient à 45 dollars le baril, a indiqué mardi la gouverneur de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina.
« La chute des prix du pétrole de 100 dollars à 45 dollars le baril devrait selon nos estimations conduire à une baisse des recettes des exportations de pétrole d’environ 160 milliards de dollars par an », a déclaré Mme Nabiullina à la presse.
« Il s’agit d’une somme considérable. Étant donné que le volume total des exportations russes est d’environ 500 milliards de dollars, vous pouvez imaginer l’impact de la chute des prix du pétrole sur la balance des paiements et l’économie russe », a ajouté Mme Nabiullina, citée par l’agence de presse RIA Novosti.
Par ailleurs, la gouverneur a également indiqué que plusieurs indicateurs économiques montraient que l’inflation avait commencé à baisser en janvier.
« L’inflation atteindra un pic lors du premier trimestre et restera forte les six premiers mois de 2015, avec une baisse », a fait savoir Mme Nabiullina.
Le vice-ministre de l’Économie Alexeï Vedev avait précédemment précisé que l’inflation avait atteint 11,4 % en 2014 et pourrait grimper à 17 % d’ici quelques mois.
La Banque centrale a indiqué fin janvier que l’inflation annuelle en janvier 2015 était de 13,1 %.
Toutefois, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a promis que son gouvernement surveillerait la montée des prix sur les marchés de consommation.
Plutôt que d’introduire des règles nationales sur les prix, le gouvernement devrait mieux surveiller les tendances actuelles, a indiqué M. Medvedev. « Dès que l’État commence à interférer (avec des réglementations) […], cela entraîne une hyperinflation et un surenchérissement des prix », a-t-il ajouté.
L’économie russe a souffert des sanctions occidentales et de la chute mondiale des prix du pétrole. Afin de faire face à la situation économique défavorable actuelle, le gouvernement russe a publié la semaine dernière un plan d’austérité anti-crise de 38 pages.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi qu’il serait possible de recourir à davantage de ressources pour mettre pleinement en œuvre le plan anti-crise, étant donné que la Russie traverse une période difficile.
Il est crucial de soutenir les secteurs industriel et agricole russes, le système bancaire national, le marché du travail et les petites et moyennes entreprises, a souligné M. Poutine.
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