C’est Carl-Ludwig Thiele, membre du Conseil d’administration de la Deutsche Bundesbank (la banque centrale allemande), qui a publié un entretien avec le grand quotidien allemand Handelsblatt le 19 Février 2014 et qui faisait part de la décision de rapatrier l’or allemand en Allemagne avec un objectif de 50 % des réserves d’or allemandes sur le sol allemand dès 2020. Cette année, l’Allemagne n’a pu récupérer que 37 toutes petites tonnes, ce qui laisse penser qu’un combat très intense se déroule en coulisse autour de ce sujet de l’or allemand, sur fond de pénurie d’or physique disponible.
Au-delà de la disponibilité, l’or qui ne sert officiellement à rien, surtout pour le petit peuple prié de bien vouloir continuer à investir sur des obligations d’États en totale faillite, il est remarquable de constater que désormais toutes les grandes banques centrales du monde tentent de conserver par tous les moyens possibles leurs réserves d’or voire même de les accroître…
Pour l’Allemagne, il s’agit de 3 400 tonnes. Or 3 400 tonnes divisé par deux cela nous donne en gros 1 700 tonnes à rapatrier d’ici 6 ans. 1 700 tonnes divisé par 6 = 283 tonnes chaque année à rapatrier.
Encore une fois, en 2013, seules 37 tonnes ont été livrées… À ce rythme, l’objectif est loin mais alors très loin d’être atteignable !
Voici les propos les plus surprenants tenus par ce membre du directoire de la Banque centrale allemande dont je vous indique le lien pour lire la totalité de l’intervention directement sur le site de la Bundesbank !
M. Thiele, ne vous considérez-vous pas comme une sorte de psychothérapeute de l’âme allemande ?
Non, pourquoi le devrais-je ?
Jens Weidmann, président de la Bundesbank, a décrit le transfert partiel de l’or allemand de New York en tant que mesure de renforcement de la confiance dans l’Allemagne. Vous êtes le seul responsable de l’organisation de cette entreprise logistique majeure.
En effet, nous inspirons confiance en stockant la moitié des 3 400 tonnes d’or à Francfort en 2020. Bâtir la confiance, c’est aussi être transparent. Nous avons été la première banque centrale à publier les détails de nos installations de stockage, y compris les quantités respectives de l’or qui y sont stockées.
Y a-t-il un scénario dans lequel l’or pourrait être utilisé dans la politique monétaire?
Un scénario très théorique consisterait en des turbulences extrêmes sur les marchés des changes. L’Allemagne garantit sa solvabilité par ses avoirs de réserve. En plus des devises, nos avoirs de réserve comprennent les réserves d’or. Cet or peut être engagé ou échangé directement pour les devises étrangères. C’est aussi pourquoi nous avons laissé l’autre moitié de nos réserves d’or à New York et à Londres. Bien que nous n’envisageons pas, heureusement, un tel scénario de crise, les banques centrales sont conçues pour le long terme.
En octobre 2012, vous avez promis au Bundestag allemand que vous souhaitiez transférer un total de 150 tonnes d’or de New York à Francfort en 2015. En janvier 2013, vous avez prolongé le délai à 2020 et augmenté le montant de 300 tonnes. Quel délai envisagez-vous maintenant?
Les plans ne sont pas contradictoires. Nous avons précisé notre objectif initial en octobre 2012. En janvier 2013, nous avons ensuite présenté un nouveau plan de stockage de l’or et précisé une nouvelle cible qui est considérablement plus élevée que la première. Au lieu de seulement 150 tonnes, nous transférons maintenant 300 tonnes d’or de New York à l’Allemagne.
On voit bien qu’en réalité et malgré toutes les circonvolutions oratoires, d’une part l’Allemagne envisage bien l’utilité de l’or en cas de scénario économique extrême, et d’autre part l’Allemagne n’arrive tout simplement pas à reprendre possession de son or ce qui prouve la réelle raréfaction de l’or physique sur le marché, raison pour laquelle il faut fuir justement l’or papier !
Charles SANNAT
1 commentaire sur “La moitié des réserves d’or allemandes sera stocké en Allemagne en 2020”
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