C’est un article de « propagande » pro-gaz de schiste que vient de nous livrer le magazine Challenges (que j’aime beaucoup par ailleurs !). Pour le moment, la réindustrialisation US non seulement n’est pas « flagrante » et très liée à la baisse du dollar qui a duré des années qu’au gaz de schiste. Souvenez-vous le patron d’Airbus qui a décidé d’installer des usines de fabrication directement aux USA. Ce n’était pas parce que le gaz n’était pas cher. C’était parce que l’euro était trop cher ! Mais dans ce monde de mensonge, on aime tordre les vérités pour les faire correspondre à ce que l’on souhaite vous vendre et en général c’est contre votre intérêt.
Bref, pour la réindustrialisation grâce aux gaz de schiste, ce n’est pas flagrant ; quant à la reprise de l’emploi dans le secteur industriel, ce n’est carrément pas le cas du tout. Donc il y a de quoi être très sceptique.
Charles SANNAT
« La réindustrialisation amorcée aux États-Unis, soutenue par une énergie bon marché grâce au gaz de schiste, offre d’importants débouchés à l’industrie française, mais constitue aussi une menace pour les secteurs les plus exposés à la concurrence, comme la chimie de base.
« Nous percevons la réindustrialisation à deux niveaux : il y a d’abord l’impact de l’activité de l’extraction du gaz de schiste et ensuite ses répercussions sur des secteurs comme la construction ou l’automobile, soit l’économie globale », a affirmé à l’AFP Marc Schuller, directeur général du groupe chimique Arkema, dont le chiffre d’affaires américain est passé de 25 à 34 % depuis 2005 sur le total de ses ventes, soit plus de 2 milliards d’euros.
Même tendance du côté d’Air Liquide. « Nos clients tournent à plein régime dans un marché en pleine croissance qui témoigne du renouveau du dynamisme de l’industrie américaine », indique-t-on du côté du spécialiste français des gaz industriels, qui a connu une croissance de 10 % au premier semestre dans les Amériques grâce à des États-Unis « toniques ».
Avec une Europe qui fait du surplace, le redémarrage de l’économie américaine attire des groupes comme ArcelorMittal, qui a acquis cette année une usine à Calvert, dans l’Alabama (sud), afin de profiter du rebond de la demande d’acier aux États-Unis, où elle a pratiquement retrouvé son niveau d’avant-crise, beaucoup plus rapidement qu’en Europe où elle stagne à près de -30 %.
Présence européenne manifeste
La présence européenne est manifeste dans l’Alabama, l’un des États qui profite le plus de la réindustrialisation : l’aciérie d’ArcelorMittal se trouve à deux pas d’un site d’Arkema, à quelques kilomètres de Mobile et du Golfe du Mexique.
Avec l’acier et la chimie, ce sont deux indicateurs avancés de l’économie qui sont au vert aux États-Unis. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter : l’American Chemistry Council (ACC) estime le potentiel d’investissements pour l’industrie chimique liée au gaz de schiste à plus de 120 milliards de dollars sur les dix prochaines années.
« La situation américaine est nettement meilleure que celle de l’Europe », a expliqué Jean-Luc Gaffard, directeur de recherche à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
« La politique monétaire a été accommodante plus rapidement, il n’y pas de contrainte budgétaire et la diminution du prix de l’énergie constitue aussi un élément important » pour l’industrie, a-t-il souligné.
Côté énergie, il n’y a effectivement pas photo. « Les États-Unis bénéficient d’un avantage significatif grâce à la révolution du gaz de schiste », a reconnu le directeur général d’ArcelorMittal pour les Amériques, Lou Schorsch, qui estime que la facture de gaz a diminué de 50 % par rapport à il y a huit ans.
Pour Radu Vranceanu, professeur d’économie à l’Essec, l’industrie américaine retrouve sa compétitivité non seulement grâce à une « énergie plus abondante et moins chère, mais grâce aussi à un marché du travail qui dispose d’une flexibilité très importante ».
La réindustrialisation américaine ne peut que faire du bien à l’industrie européenne, affirme M. Gaffard. « S’il y a une relance de l’activité économique aux États-Unis, il n’y aura pas d’autre effet que d’accroître nos exportations européennes », a-t-il affirmé. « Mais cela dépend essentiellement des possibilités des industries européennes de répondre à cette demande », a-t-il prévenu.
Réindustrialisation inquiétante
Cette réindustrialisation inquiète toutefois certains secteurs en France, au point que l’ancien ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, avait même dénoncé une production « low cost » au printemps dernier. »
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