Dans cet article que je vous invite à lire, c’est l’approche chinoise sur les accords bilatéraux qui vous est dévoilée et cet article est digne d’intérêt par la vision qu’il permet de partager sur un sujet très sensible qui est celui de l’évolution de la mondialisation.
Charles SANNAT
BEIJING, 19 janvier (Xinhua) – Conclure des accords de libre-échange (ALE) pour promouvoir le développement commun avec des pays partenaires est devenu actuellement une nouvelle stratégie de la Chine, qui pourrait contribuer considérablement à la relance de l’économie mondiale.
Il y a six mois, un ALE entre la Chine et la Suisse est entré en vigueur. Cet ALE était l’un des accords les plus globaux et de plus haut niveau que la Chine ait signé avec un pays étranger au cours des dernières années. Il représente de par le fait un très bon exemple pour le futur.
En mai 2013, la Suisse figurait parmi les quatre pays faisant parti de la première tournée à l’étranger du Premier ministre chinois Li Keqiang depuis sa prise de fonction. Vingt mois après, il se rendra de nouveau en Suisse du 20 au 22 janvier pour assister à la 45e Conférence annuelle du Forum économique mondial (FEM) et pour effectuer une visite de travail dans le pays.
Au cours de sa dernière visite en 2013, le Premier ministre chinois a été témoin des négociations portant sur un ALE entre la Chine et la Suisse. Accord qui est donc entré en vigueur il y a six mois, le 1er juillet 2014. La Suisse est ainsi devenue le deuxième pays européen à conclure un accord de libre-échange avec la Chine après l’Islande.
Pour le commerce extérieur suisse, il s’agit de l’ALE le plus important depuis celui conclu avec l’Union européenne en 1972. En effet, la Chine est le premier marché des produits industriels suisses en Asie, et le troisième au niveau mondial (après l’Union européenne et les États-Unis).
Cet ALE global libéralise non seulement le commerce des marchandises, mais contient aussi des dispositions en matière de commerce de services, de promotion des investissements, de protection de la propriété intellectuelle ainsi qu’en matière de standards de travail et de protection de l’environnement.
Cet accord a été salué par la majorité du peuple suisse. Les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent plus de 90 % des entreprises suisses, voient ici une opportunité d’entrer dans un marché au potentiel élevé et d’établir des relations avec leurs homologues chinois. Même les paysans suisses espèrent que leur fromage des Alpes sera apprécié par de plus en plus de Chinois.
Pour leur part, les consommateurs chinois souhaitent que ce rapprochement des relations commerciales bilatérales puisse avoir des résultats bénéfiques. En effet, les consommateurs chinois préfèrent les produits « Made in Switzerland » qui bénéficient d’une excellente réputation. Les entreprises chinoises, ambitieuses, comptent elles aussi acheter des machines sophistiquées fabriquées en Suisse pour augmenter leur compétitivité.
Un tel ALE avec la Suisse peut être considéré comme un test pour la Chine pour améliorer et développer ses relations avec d’autres pays européens.
Cet accord permettra à la Chine de connaître encore mieux son partenaire, et d’élargir leur coopération dans d’autres domaines. Malgré sa petite taille, la Suisse est un centre financier du monde entier, et il est donc normal que les deux parties aient aussi approfondi leur coopération dans le domaine de la finance. Ainsi, plusieurs discussions portant sur l’internationalisation du Renminbi chinois ont eu lieu dans le secteur de la finance.
La Suisse étant aussi expérimentée dans le secteur de l’éducation professionnelle, et formant de jeunes travailleurs qualifiés par le biais du système d’apprentissage, la Chine pourra grâce à cet accord profiter de cette expérience pour améliorer son secteur de l’éducation professionnelle.
Dans une période où le protectionnisme revient chez certaines économies puissantes, et dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale, un tel accord ne peut que redonner confiance au commerce mondial.
La Chine représente une grande opportunité économique pour le monde entier. Pour les cinq années à venir, la Chine importerait plus de 10 000 milliards de dollars de marchandises; et pour les dix prochaines années, les investissements chinois à l’étranger devraient atteindre 1 250 milliards de dollars. Grâce à la mise en œuvre de la « stratégie d’ALE », la Chine renforcera davantage la coopération avec le monde entier.
Selon les estimations de la Banque centrale chinoise, la croissance du PIB de la Chine devrait ralentir légèrement en 2015 (7,1 %), mais l’emploi et l’inflation resteront stables. Toutefois, ce ralentissement va constituer une opportunité qui permettra à la Chine de lancer des réformes dans les structures de l’économie. La Chine va ainsi se concentrer dans les années à venir sur la qualité de sa croissance plutôt que sur la rapidité, tout en fournissant davantage de coopération et de développement commun à ses partenaires, et ce par le biais de relations commerciales plus étroites, ou bien par l’établissement de partenariats ALE, ce qui représentera une réelle contribution de la part de la Chine à la relance de l’économie mondiale depuis l’éclatement de la crise économique mondiale.
L’ALE est avant tout un engagement sincère entre la Chine et les pays partenaires pour parvenir à la prospérité des deux parties. Un ALE, c’est aussi une promesse de la Chine d’assurer un développement durable et stable aux niveaux régional et international.
Accélérant les négociations bilatérales d’accords de libre-échange (ALE), la Chine s’efforce de promouvoir la libéralisation du commerce mondial. L’année dernière, la Chine a achevé des négociations pour un accord de libre-échange avec la Corée du Sud et l’Australie. Jusqu’à présent, la Chine a signé 12 accords de libre-échange, impliquant 20 pays et régions. En outre, des négociations pour 6 ALE sont également en cours, impliquant 21 pays et régions.
La Chine montre toute sa bonne foi dans ces négociations, et est ouverte pour aborder toutes les questions sur les relations commerciales, afin d’arriver à des solutions profitables pour tous. Avec les ALE conclus avec la Suisse, l’Australie et la Corée du Sud, la Chine a construit un « réseaux mondial d’ALE » qui vise à activer davantage l’économie mondiale, et cette mesure a également reçu une réponse positive de toutes les parties.
La Chine espère que d’autres pays pourront établir rapidement de nouveaux ALE avec la Chine, car cela représente une réelle opportunité pour eux de suivre la Chine dans sa course rapide et efficace au développement, qui serait donc favorable à tous. Évoquant cette nouvelle stratégie de la Chine, le directeur adjoint du Centre de recherche de la Chine contemporaine de l’Université de Melbourne, Zhuo Shaojie, a indiqué : « La Chine s’efforce de promouvoir et de contribuer à la stabilité économique mondiale et de la région Asie-Pacifique, et de participer activement à la gouvernance mondiale et à la construction d’une économie mondiale ouverte, ce qui influe très positivement sur l’économie mondiale. »
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