Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Il n’y a pas à dire, cela ne s’annonce pas très bien pour Manu. Les Échos nous apprenaient que la cote de « popularité » du nouveau premier ministre n’était que de 41 %, 41 % des Français qui lui faisaient confiance contre 47 % qui ne lui faisaient pas confiance. Pour mémoire, Jean-Marc Ayrault, dont on sait comment il a terminé, a débuté à son arrivée à Matignon avec une cote de popularité de 56 % !
Valls n’y est pas pour grand-chose pour le coup, dans la mesure où évidemment c’est l’ensemble du PS et le président Hollande en tête qui ont été sanctionnés par les électeurs. Changer le délégué de classe ne changera rien surtout s’il s’agit de mener globalement la même politique, ce qui sera le cas.
D’ailleurs, sur le front économique, les premières nouvelles qui tombent vont parfaitement dans le sens du « changement dans la continuité », c’est-à-dire rien du tout de neuf !
Sapin veut négocier le rythme de baisse du déficit
Michel Sapin, notre ministre de la Rigueur (mais pas trop violente), a donc indiqué dès aujourd’hui que « la France ne pourra pas tenir son engagement européen de ramener, fin 2015, son déficit public sous la barre des 3 % du PIB »…
Alors que François Hollande dit le mou du genou avait été assez elliptique en tournant autour du pot de confiture lors de sa dernière intervention télévisée en déclarant que « le gouvernement aura à convaincre l’Europe que la contribution de la France à la compétitivité et à la croissance doit être prise en compte dans le respect de ses engagements », tout le monde avait bien compris que cela s’annonçait assez mal pour nos finances publiques et donc nos déficits et au final notre dette cumulée.
On n’y arrive pas parce que l’on ne veut pas s’y résoudre
Et quand je dis « on », je parle de nos dirigeants qui sont dans l’incapacité intellectuelle de réaliser la moindre coupure budgétaire d’ampleur de peur de se faire virer à coups de pied dans le derrière par la populace en furie. Le problème évidemment, comme l’a très justement dit Michel Sapin sur France Inter, les bonnes dépenses c’est celles qui me profitent et les mauvaises celles qui vont dans la poche du voisin. Or nous sommes tous le voisin de quelqu’un. C’est vrai, mais cela part du postulat que les Français seraient incapables d’entendre la nécessité de faire des efforts, ce qui est parfaitement faux.
Michel Sapin a même expliqué le plus sérieusement du monde qu’il ne fallait surtout pas faire voter les Français pour leur demander leur avis sur les réformes nécessaires… C’est vrai que le peuple serait capable d’exiger que notre crasse, pardon notre classe politique soit divisée par 10 et leurs émoluments divisés par deux avant de consentir eux-mêmes aux douloureux efforts. Mais ce ne serait que justice. Réduire les salaires de nos députés ne changerait économiquement rien à notre endettement car cela nous ferait économiser quelques millions là où nous avons besoin de dizaines de milliards. Mais ce serait donner un signe positif. Celui de l’exemplarité.
Le problème de fond c’est que nos grands mamamouchis veulent continuer à se gaver et bâfrer sur le dos de la bête tout en en demandant encore plus à la bête. Ce n’est évidemment pas possible.
Plus grave est l’idée parmi nos élites de ce qu’est la démocratie et l’appropriation par un peuple de son destin et de ses choix. En refusant de mettre les Français face à leur responsabilité en les laissant choisir ce que l’on coupe et ce que l’on garde, on pose les bases d’un mécontentement qui finira tôt ou tard par se transformer en une violente révolution et tous ceux qui connaissent l’histoire savent que l’on sait bien où commence une révolution, rarement là où elle s’achève et combien de morts plus tard. Cette funeste issue n’est donc pas souhaitable mais devient chaque jour plus probable tant la mollesse de nos dirigeants est grande.
La supplique du Sapin
C’est donc Le Figaro qui s’y colle et nous apprend avec moult détails qu’hier, « le nouveau ministre des Finances, Michel Sapin, a été encore plus explicite au micro de France Inter. Il a en effet affirmé sa volonté de «discuter» avec Bruxelles du «rythme» de réduction du déficit public. Et ce, malgré les avertissements répétés de la Commission européenne, qui a placé nos finances publiques début mars sous surveillance renforcée, s’autorisant ainsi à appuyer sur le bouton des sanctions le moment venu…
«Trouver le bon rythme»
«Ce n’est pas la France qui arrive à genoux, en demandant, en implorant, (…) c’est l’intérêt commun de l’Europe de trouver le bon rythme, le rythme adapté à la situation», a ajouté Michel Sapin. »
Bien sûr que non Michel, mais tu vas quand même devoir y aller en te roulant par terre et en faisant un chantage à l’effondrement de la France qui implique l’effondrement de l’euro et de l’Europe, c’est sûr que vu de cette façon-là, notre ministre des Finances ne sera pas à genoux, mais est-ce autant de nature à nous rassurer ? Pour qui passe-t-on auprès de nos partenaires ?
Tous les pays européens ont su faire des ajustements plus que douloureux, en particulier la Grèce sous l’aimable pression de notre pays grand donneur de leçon devant l’éternel.
Quel sera notre poids dans toutes les autres négociations ? Si nous pouvons imaginer que Michel obtienne un nouveau délais, et encore rien n’est moins sûr compte tenu de la mise sous surveillance renforcée de notre pays par la Commission européenne, quelles seront les contreparties car nous savons tous qu’en ce bas monde et en particulier dans les rapports entre les grandes puissances rien ne s’obtient sans rien.
Cette politique du moindre effort et de la lâcheté politique nous fera perdre inévitablement sur tous les tableaux. Économiquement, nous sommes en plein décrochage, socialement parlant la situation de notre pays est pré-insurrectionnelle et un rien peut mettre le feu aux poudres, au niveau européen nous sommes politiquement « morts » et nous n’avons plus aucune crédibilité. Alors nous allons au mieux gagner du temps, ce qui ne nous exonérera pas de régler notre situation financière calamiteuse sans pouvoir peser dans toutes les autres négociations en cours au niveau de l’Europe, la voix de la France étant devenue inaudible. Notre pays va subir une double peine parfaitement logique et prévisible. Il ne s’agit ni d’être pour ou contre ce gouvernement ou un autre, il s’agit de constater de simples faits qui auront de simples conséquences et elles seront particulièrement graves.
Et l’article du Figaro se conclut sur une mise en garde particulièrement juste sous forme interrogative :
« L’Europe, justement, s’est rappelée au bon souvenir des Français après l’appel du pied, lundi soir, de François Hollande. «La France a déjà obtenu un délai de grâce de deux ans, le travail reste à faire et nous espérons que le nouveau gouvernement reconnaîtra ses obligations», a répondu le président néerlandais de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Sur un ton inhabituellement ferme, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires européennes, a de son côté estimé «important qu’elle passe aux actes de manière décisive».
Reste à savoir si la Commission va camper fermement sur cette position ou s’il s’agissait davantage d’un message de fermeté adressé au nouveau gouvernement, avant que les discussions ne reprennent… »
Pour abonder dans le sens d’une fermeté de la Commission, Mario Draghi lors de son point mensuel de jeudi après-midi a également tenu le même type de discours de fermeté à l’égard des pays dont les finances partent à vau-l’eau. En clair, le message était le suivant, la rigueur et le respect des règles est primordial et en gros il n’y aura pas de monétisation et certainement pas de planche à billets tant que la France ne fera pas des efforts substantiels. Nous allons donc souffrir mes chers amis. À tous mes lecteurs, préparez-vous car la rigueur, la vraie, arrive. « L’hiver vient ! »
Royal le retour…
Le salut viendra peut-être de Ségolène, puisque la nouvelle ministre de l’Écologie souhaite « voir quelles sont les autres possibilités pour dégager des financements »… Bon, Ségolène va aller chercher le pognon pour son ex-mari dont les caisses sont totalement vides. Je n’ose parler des bourses présidentielles tant ce genre de propos pourrait être mal perçu par la Police Politique… pardon par Manu (ainsi soit-il).
Donc notre Ségolène nationale, madame Poitou-Charentes, ne veut pas que l’écologie soit punitive, raison pour laquelle « il s’agit de taxer ceux qui polluent »… ce qui me fait dire qu’il s’agit bien de punir quand même et de remplir les caisses.
Mais Ségolène va plus loin. Comme en France avant on n’avait pas de pétrole mais nous avions des idées mais que hélas désormais on n’a plus une seule idée et encore moins de courage mais que l’on croit avoir du pétrole enfin, des gaz de schiste, notre ministre de l’Écologie va donc rouvrir le dossier de l’exploitation des gaz de schiste parfaitement délétère pour l’environnement en laissant quelques contrats aux compagnies américaines comme l’avait promis François lors de son voyage de reddition devant le Roi Obama 1er.
Aucune idée, aucun effort, plus de taxes et l’argent facile
Ce gouvernement finira donc par être honni et détesté car il va faire uniquement ce qui est « facile ». Et ce qui est facile c’est exploiter la manne des gaz de schiste avec la pollution que cela ne manquera pas d’entraîner au mépris des gens et des citoyens qui n’en veulent pas. Nous polluerons nos eaux, nos rivières, mais comme c’est la ministre de l’Écologie qui le fait forcément… c’est juste, beau, bien et moral. Et puis on augmentera tout plein de taxes et d’impôts mais ça vous le savez déjà, car soit on augmente les impôts soit on baisse les dépenses…
Bref, Hollande doit être content de son coup politique, il avait la boîte à outil mais il lui manquait le manuel… c’est sûr, maintenant tout va aller beaucoup mieux.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »
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