C’est un article des Échos qui nous explique que tout va tellement bien dans les banques françaises que même le Crédit Mutuel-CIC va devoir faire une augmentation de capital majeur. Évidemment, cela n’est pas lié aux tests de resistance européens qui se profilent très prochainement et que le Crédit Mutuel CIC risquerait de ne pas passer. Bien sur que non, c’est pour « assurer » son développement et sa croissance. Ne soyons pas dupes de ce genre de communication hypocrite et mensongère.

« La Banque fédérative du Crédit Mutuel va réaliser une augmentation de capital en deux temps, en 2014 et 2015. Il s’agit de réduire l’endettement du groupe mutualiste après plusieurs acquisitions.

La dernière augmentation de capital du groupe Crédit Mutuel remontait à 1998, lorsque la banque mutualiste avait dû financer le rachat du CIC. Une quinzaine d’années plus tard, la Banque Fédérative du Crédit Mutuel (BFCM), la société anonyme qui fait office de holding du groupe CM11-CIC, fait appel aux caisses locales – les agences –, aux caisses régionales et aux organismes fédéraux pour une augmentation de capital de 3,9 milliards d’euros. Selon un document interne dont Les Échos ont eu connaissance, cette opération doit se dérouler en deux temps. Une première tranche sera souscrite au printemps 2014 pour un montant de 2,6 milliards d’euros, suivie d’une deuxième tranche de 1,3 milliard d’euros au printemps 2015.

Il s’agit, à travers cette opération, de réduire l’endettement qui pèse sur la situation financière de la BFCM, après une série d’acquisitions ou de prises de participation menées ces dernières années : Citibank Deutschland (rebaptisée Targobank Allemagne), Targobank Espagne, Banco Popular en Espagne ou encore Cofidis. Plus récemment, le Crédit Mutuel a décidé d’investir 200 millions de dollars dans le cadre d’une transaction où son partenaire canadien, le Mouvement Desjardins, va racheter les activités de l’assureur américain State Farm au Canada. »

« Au total, la dette de la BFCM s’élève ainsi à plus de 5,2 milliards d’euros, pour un niveau de capitaux propres de 4,4 milliards d’euros. Détenue à 93 % par la Caisse Fédérale de Crédit Mutuel, cette structure est chargée des opérations financières et du refinancement pour le groupe mutualiste. Afin de continuer de jouer son rôle d’outil financier du développement du Crédit Mutuel, la BFCM veut donc conforter ses ressources. »

Bref, comme une grande partie des banques européennes, le Crédit Mutuel et le CIC, qui sont deux banques « implantables » si l’on est prudent, ont souhaité devenir eux aussi des « grands » acteurs et faire comme les autres. Ils ont donc multiplié les acquisitions et les positions. Ils ont fait grossir leur bilan et plus votre bilan est important, plus vous devez monter vos fonds propres en conséquence, et je ne parle même pas encore de la pertinence des acquisitions en question dont il serait passionnant d’aller étudier la contribution aux bénéfices… ou aux pertes !

Charles SANNAT

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