WASHINGTON, 13 juin – Maintenant que l’environnement mondial n’est plus aussi porteur et que les gains de productivité de la décennie écoulée s’amenuisent, la croissance des marchés émergents va devoir être soutenue par une nouvelle série de réformes structurelles, indique une nouvelle étude rendue publique jeudi par le Fonds monétaire international (FMI).
« Malgré l’évolution de l’environnement extérieur, une croissance soutenue dans ces pays reste possible. Mais les marchés émergents doivent maintenir des politiques intérieures saines, mettre de nouveau l’accent sur les réformes structurelles et s’efforcer d’accroître la productivité », souligne le rapport intitulé « Marchés émergents en transition : perspectives de croissance et défis ».
Alors qu’un ensemble de conditions favorables internes et externes s’étiolait, 80 % des marchés émergents ont connu un ralentissement en 2012, et pour la fin de 2013 leur croissance avait chuté de 1,5 point de pourcentage en moyenne par rapport à la période 2010-2011.
Ce ralentissement a été provoqué par un affaiblissement de la demande externe, en particulier de la part des économies avancées et de la Chine, et par l’arrêt progressif des mesures de relance budgétaire qui avaient été mises en place pour répondre à la crise financière mondiale.
« On ne s’attend pas à ce que les économies avancées reviennent aux taux de croissance d’avant la crise, alimentés par la dette. Tandis que les économies avancées abandonnent, à des rythmes différents, leurs politiques monétaires non conventionnelles, il est probable que les marchés émergents connaissent une plus grande instabilité et des coûts d’emprunt plus élevés. Les prix des matières premières ne devraient pas être aussi soutenus à l’avenir, ce qui pourrait freiner l’investissement dans les pays exportateurs de matières premières », prévoit le rapport.
Le FMI indique que face à ces contraintes, les moteurs de la croissance du marché émergent devront mettre en place des réformes structurelles pour réorienter la croissance, en s’éloignant de la consommation dans certains cas, comme au Brésil et en Turquie par exemple, ou en s’éloignant de l’investissement dans d’autres cas, par exemple en Chine.
Pour les pays à faibles revenus, des réformes contribuant à développer de nouveaux secteurs et à faciliter une montée en gamme seraient les plus bénéfiques. Pour les pays à revenus élevés, l’investissement dans la recherche et le développement, l’enseignement supérieur et le développement technologique seraient les priorités.
La gestion de la transition va poser un défi considérable, note le rapport. Les réformes structurelles sont coûteuses, pas toujours populaires, et souvent combattues par des intérêts particuliers puissants.
Les décideurs doivent développer des stratégies de long terme et les exposer clairement à la population afin de bénéficier du soutien nécessaire pour ces changements fondamentaux, tout en s’assurant que les fruits de la croissance sont partagés plus équitablement. Cela nécessite de protéger les groupes les plus vulnérables des coûts de transition de ces réformes, souligne encore le rapport.
Agence de Presse Xinhua