WASHINGTON, 11 octobre – Les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale des pays du Groupe des vingt (G20) se sont engagés à prendre davantage de mesures pour promouvoir la croissance économique mondiale, tout en exhortant les États-Unis à régler le plus tôt possible le problème du plafond de la dette.
À l’issue de leurs discussions, les responsables du G20 ont publié un communiqué conjoint appelant à la création d' »un environnement robuste pour une croissance inclusive et riche en emplois ».
« L’économie mondiale s’est poursuivie avec des indices annonciateurs d’amélioration dans les grandes économies développées, mais un ralentissement faible de la croissance dans de nombreux marchés émergents », ont affirmé les responsables, qui se sont rencontrés en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).
« Les prévisions actuelles présentent des défis, incluant un taux de chômage élevé atteignant un niveau inacceptable dans plusieurs pays, et les risques de récession persistent toujours. »
L’un des défis majeurs est la volatilité des flux de capitaux, résultat d’une éventuelle transition vers la normalisation de la politique monétaire, a expliqué le communiqué.
Les inquiétudes se sont multipliées après que le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a publié en juin dernier un plan provisoire pour sortir de l’assouplissement quantitatif, ce qui a incité les investisseurs à retirer leur argent des marchés émergents et à restructurer leur portefeuille, attisant ainsi la volatilité des marchés monétaires, obligataires et boursiers mondiaux.
« Nous veillerons à ce que les futurs changements des paramètres de la politique monétaire continuent à être soigneusement calibrés et clairement communiqués », ont affirmé les responsables du G20.
En outre, ils se sont engagés à coopérer pour mettre en œuvre les politiques en faveur de la croissance et de la stabilité financière et à gérer les retombées de leurs mesures sur d’autres pays.
Le FMI a révisé à la baisse, soit de 3,2 % à 2,9 %, sa prévision pour la croissance économique mondiale de cette année, et de 3,8 % à 3,6 % sa prévision pour la croissance économique pour 2014.
La nouvelle prévision du FMI pour cette année est « plus basse que le seuil psychologique de 3 %, ce qui montre que l’économie mondiale est confrontée à de graves incertitudes », a souligné le vice-ministre chinois des Finances, M. Zhu Guangyao.
Les responsables du G20 ont également discuté du plafond de la dette et du déficit budgétaire du gouvernement américain.
« Il faut que les États-Unis prennent des mesures urgentes pour s’attaquer aux incertitudes fiscales à court terme », ont-ils indiqué dans le communiqué.
Le secrétaire au Trésor des États-Unis, Jacob Lew, a averti le Congrès que le gouvernement fédéral atteindrait son plafond de la dette (à 16 700 milliards de dollars américains) d’ici le 17 octobre, et qu’un échec à le relever mènerait à un défaut de paiement « catastrophique. »
La chef du FMI, Christine Lagarde, a prévenu jeudi que si le Congrès des États-Unis échouait à relever le plafond de la dette, cela endommagerait gravement l’économie des États-Unis et l’économie mondiale.
Ce point de vue est partagé par M. Zhu. Selon lui, le problème de la dette aux États-Unis « est devenu une préoccupation mondiale et nous espérons que les États-Unis sauront écouter les voix mondiales et les fortes propositions vis-à-vis des politiques suggérées par le FMI et de la BM ».
Yi Gang, vice-gouverneur de la Banque centrale chinoise, a fait savoir que les États-Unis devraient avoir la sagesse de résoudre le problème le plus tôt possible. « Le marché n’aime pas l’incertitude. Nous suivons de très près cet acte », a-t-il souligné.
Agence de Presse Xinhua