Selon l’AFO, « le Japon est retombé en récession au troisième trimestre, une débâcle surprise qui va probablement obliger le Premier ministre conservateur Shinzo Abe à reporter une nouvelle hausse de taxe et à convoquer les électeurs aux urnes deux ans plus tôt que prévu ».
Évidemment, ce n’est pas une surprise et cela fait plus de deux ans que je vous explique que le Japon ne peut que s’enfoncer. La raison tient essentiellement aux facteurs démographiques. Le Japon a une population vieillissante et perd quelques millions d’habitants à chaque décennie. S’occuper des seniors coûte cher, ils ne consomment plus ou nettement moins et, enfin, ils sont obligés de piocher dans leur épargne. Du coup, les Japonais deviennent structurellement vendeur en particulier d’obligations d’État japonais pour pouvoir financer leurs dépenses quotidiennes.
Cela a une conséquence très concrète : il n’y a plus personne pour racheter des obligations japonaises qui ne rapportent plus rien (taux à zéro) et qui, en plus, sont libellées en yen, lui-même chutant dangereusement. Il faut donc être fou pour acheter un emprunt d’État japonais.
Résultat, là encore logique, sans l’utilisation massive de la planche à billets, le Japon serait déjà en faillite.
Ce qu’il faut comprendre c’est que jamais les Japonais n’ont pensé un seul instant qu’ils allaient relancer la croissance en imprimant des faux billets. Cette communication autour de la « relance » de l’économie est un leurre destiné à cacher la faillite virtuelle du pays. C’est une fuite en avant indispensable pour la simple et bonne raison qu’il n’y a plus personne pour financer les dettes du pays du soleil… désormais couchant.
Charles SANNAT