Il devient de plus en plus difficile de maintenir un voile efficace sur les mensonges des miracles de la reprise mondiale dont on nous rebat les oreilles depuis plus de 5 ans. Force est de constater qu’hélas, malgré les milliers de milliards déversés dans l’économie, rien ou pas grand-chose ne bouge et si la récession semblait enrayée, les signes de son retour se font de plus en plus prégnants avec, entre autres, une bonne déflation à l’œuvre en Europe.
Alors non, rien n’est réglé et à demi-mot cette fois, c’est même le FMI qui le reconnaît.
Charles SANNAT
WASHINGTON, 15 janvier (Xinhua) – En dépit du coup de pouce des facteurs positifs que constituent la baisse des cours du pétrole et la relance de l’économie américaine, l’économie mondiale est confrontée à des difficultés considérables, a déclaré jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, lors d’un forum organisé par le Council on Foreign Relations, le groupe de réflexion de Washington.
Dans un discours présentant un rapport du FMI qui sera publié la semaine prochaine sur les perspectives économiques mondiales, Mme Lagarde a déclaré que la baisse des cours du pétrole et la croissance aux États-Unis ne sont pas la panacée contre des faiblesses profondément enracinées ailleurs dans le monde, et a ajouté qu’un trop grand nombre de pays sont encore entravés par les séquelles de la crise financière, notamment une dette importante et un chômage élevé.
Selon la directrice du FMI, parmi les pays développés, les États-Unis et le Royaume-Uni continueront à bénéficier d’un redressement prometteur, mais la croissance demeure très faible dans la zone euro et au Japon. Les économies émergentes, notamment la Chine, sont également confrontées à un ralentissement.
Mme Lagarde a estimé que la reprise mondiale – déjà faible – doit encore faire face à des risques significatifs. Les économies émergentes pourraient être confrontées à trois difficultés : le renforcement du dollar américain, la hausse des taux d’intérêt mondiaux et la plus grande instabilité des flux de capitaux ; la zone euro et le Japon demeurent exposés au risque d’une installation de ces économies dans une longue période de faible croissance et de faible inflation ; et les risques géopolitiques ne cessent d’augmenter.
Selon Mme Lagarde, outre le fait qu’ils donnent un coup de pouce au pouvoir d’achat des ménages, les faibles prix du pétrole pourraient donner l’occasion aux pays de réduire les subventions à l’énergie et d’utiliser les économies pour augmenter les transferts ciblés, destinés à protéger les plus démunis.
Dans la zone euro, les bas prix du pétrole continueront à peser sur un niveau des prix déjà faible et à faire augmenter les risques de déflation ; une accentuation de la détente monétaire est donc nécessaire, a-t-elle ajouté.
Pour stimuler la croissance, la directrice du FMI a préconisé l’adoption d’autres réformes structurelles permettant d’éliminer les distorsions entre les marchés du travail et des produits, l’augmentation des investissements en faveur des infrastructures, l’exploitation du pouvoir économique des femmes, la promotion de la libéralisation des échanges et le renforcement de la réglementation du secteur financier.
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