Charles
« Si vous croyez que l’ignorance c’est le bonheur, vous pourriez ne pas vouloir lire cet article.
Je vais dissiper l’idée qu’il y a eu une sorte de « reprise économique », et je vais montrer que nous sommes beaucoup moins bien lotis que nous l’étions juste avant la dernière crise économique. Si vous remontez à 2007, les gens se sentaient plutôt bien. Mais la crise financière de 2008 a frappé et pendant un moment, tout le monde a eu peur que le monde touche à sa fin.
Bien sûr, la fin n’est pas venue. C’était juste la première vague de nos problèmes. Les vagues prochaines qui viennent s’annoncent particulièrement graves.
Malheureusement, parce que nous avons connu quelques années de relative stabilité, de nombreux Américains ont acquis la conviction que Barack Obama, Janet Yellen et le reste des gens à Washington DC ont réglé tous les problèmes qui ont provoqué la dernière crise.
Même si toutes les statistiques et indicateurs crient le contraire, il y a des millions et des millions de personnes là-bas qui croient vraiment que tout va bien se passer.
Nous semblons ne jamais apprendre du passé, et quand la prochaine crise économique frappera, cela entraînera une quantité étonnante de dommages parce que nous sommes déjà dans un état de faiblesse provoqué par la dernière crise.
Pour chacun des graphiques que je m’apprête à partager avec vous, je veux vous inviter à vous concentrer sur la dernière barre grise ombragée sur chaque graphique qui représente la dernière récession (celle de 2008).
Comme vous le verrez, nos problèmes économiques sont nettement pires que ce qu’ils étaient juste avant la crise financière de 2008. Cela signifie que nous sommes beaucoup moins armés pour gérer une crise économique majeure que nous l’étions la dernière fois.
1/ La dette de l’État fédéral…
Quoi que l’on vous dise depuis la crise de 2008, la dette de l’État US a doublé… Elle ne se réduit pas, elle ne baisse pas, elle augmente et son augmentation est telle qu’elle a doublé !! Et comme pour la pub SFR, « c’est pas fini » (ce dernier commentaire de ma part étant évidemment une adaptation adaptative et personnelle de la traduction…).
2/ La dette totale
La dette totale c’est celle des « acteurs économiques », les entreprises, les ménages et l’État…
Eh bien personne ne s’est fondamentalement désendetté… Non, au contraire, profitant de taux bas, et subissant des revenus en baisse (pour les ménages) ou souhaitant procéder soit à des rachats de concurrents, soit à des rachats d’action pour les entreprises, tous les acteurs poursuivent globalement leur fuite en avant dans le toujours plus de dettes.
3/ La vélocité de la monnaie… Kesako ? Facile !
Bon, on va faire simple pour ne perdre personne, et les puristes du MV=PQ me pardonneront : en gros, plus il y a de la croissance plus l’argent circule vite. Et c’est logique. Vous gagnez de l’argent, vous n’êtes pas inquiet pour l’avenir donc vous dépensez. Celui à qui vous donnez cet argent fait la même chose et en fait tout le monde dépense vite car tout le monde est optimiste… Plus il y a de croissance économique plus l’argent circule vite et plus l’argent circule vite, plus cela donne l’impression que l’argent coule à flots, et généralement cela a pour conséquence une augmentation de l’inflation. Si l’argent ne circule pas… il n’y a pas par définition ni croissance, ni inflation possible. C’est évidemment exactement ce qui se passe et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas d’inflation et qu’il y a même une « déflation ».
4/ Le taux d’accession a la propriété…
C’est assez simple, le taux d’accession à la propriété est tombé à un plus bas de 20 ans aux USA… Évidemment, tout va bien. Lors de la crise de 2008, les classes moyennes ont été durement frappées et c’est logique que ce taux ait diminué. Mais depuis, il aurait dû repartir à la hausse avec la reprise économique. Non seulement il n’en est rien mais sa baisse inexorable se poursuit… Pourquoi ?
5/ Le taux d’emploi
On a beau nous dire que le taux de chômage est « en baisse », le tableau du ratio emploi-population civile ci-dessous montre que juste avant la dernière récession, il était d’environ 63 % de la population en âge de travailler des États-Unis.
Pendant la récession, ce ratio est tombé au-dessous de 59 % et il est resté à ce niveau-là pendant plusieurs années. Tout récemment, ce ratio a commencé à très légèrement s’améliorer (c’est une bonne nouvelle) mais nous sommes encore très, très loin de là où nous devrions nous situer. Non seulement la reprise est très très lente mais pire, si l’économie devait ralentir à nouveau cela serait catastrophique pour ce ratio économique.
6/ Le taux de participation de la population active.
C’est justement dans ce graphique que le principal artifice comptable pour le nombre de chômeurs aux USA apparaît au grand jour.
Chaque mois, le gouvernement prend des milliers et des milliers de chômeurs à long terme et décide qu’ils ont été au chômage pendant si longtemps qu’ils ne sont plus admissibles comme « faisant partie de la population active ».
En conséquence, le « taux de participation au marché du travail » a sensiblement diminué depuis la fin de la dernière récession… Simple, direct, efficace, et gratuit, cependant cela ne règle pas le problème du chômage… mais au moins on le cache. En France, on ne fait pas mieux (ou pas pire).
7/ Le taux d’inactivité pour les hommes dans leurs premières années de travail…
Pour faire court et simple, le nombre de personnes qui ne travaillent pas du tout augmente considérablement. Ce n’est bien sûr pas un signe d’une reprise économique flagrante et fulgurante…
8/ Revenu réel médian des ménages
Moins d’Américains travaillent aujourd’hui qu’avant 2008, la qualité des emplois s’est dégradée et logiquement le revenu médian diminue fortement. Il n’a pas retrouvé son niveau de 2008 et se dégradera encore plus à la prochaine crise.
Retenez ceci…
– 39 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 20 000 $ par an.
– 52 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 30 000 $ par an.
– 63 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 40 000 $ par an.
– 72 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 50 000 $ par an.
9/ Inflation
Alors que les revenus ont stagné, le coût de la vie continue à augmenter régulièrement même si l’inflation aux USA reste plutôt faible. Par exemple, le coût des aliments et des boissons a augmenté de près de 50 % seulement depuis l’année 2000. Cela provoque évidemment un appauvrissement de la population.
10/ Dépenses sociales du gouvernement
Comme la classe moyenne américaine se rétrécit et le nombre d’Américains qui ne peuvent pas prendre soin d’eux explose, les dépenses sociales du gouvernement atteignent des sommets sans précédent .
Par exemple, le gouvernement fédéral dépense actuellement environ deux fois plus sur les timbres alimentaires qu »avant la crise de 2008. Comment dans le monde n’importe qui peut oser appeler cela une « reprise économique »?
Lorsque vous contemplez ces graphiques qui sont justes et qu’aucun économistes ne remettra en cause, ils vous expliqueront que tout est en train de s’améliorer mais ces chiffres sont vrais et officiels, vous devez comprendre que la situation est bien pire aujourd’hui qu’en 2008 et que si nous devions vivre une crise aussi importante que celle de 2008, nos marges de manœuvre sont presque devenues inexistantes. Or cela fait 7 ans que la dernière crise a eu lieu et en moyenne, nous vivons une crise économique tous les 7 ans… Jamais nous n’avons été aussi fragiles, c’est la raison pour laquelle vous devez, chaque jour, vous préparer un plus à être plus autonome, plus solide, plus résistant !
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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