Je vous conseille la lecture de cet article où l’on nous explique que les marchés n’ont jamais été aussi chers. Par conséquent, monter les taux à un tel moment ne peut que provoquer un dégonflement plus ou moins rapide (comprendre un krach) sur les marchés actions.
Charles SANNAT
Quel regard portez-vous sur les cinq dernières années ?
Elles ont constitué une période exceptionnelle pour les investissements sur les marchés, tandis que le rebond de la croissance a été un des plus faibles de l’histoire. Les mesures d’assouplissement quantitatif dans la plupart des pays développés ont empêché que les prix évoluent en ligne avec l’activité économique. Les importantes liquidités injectées se sont pratiquement toutes retrouvées dans les cours des actifs. Les actions américaines sont aujourd’hui 40 % plus élevées que la normale, tandis que la production industrielle a reculé de 10 %. C’est une situation anormale qui devrait se normaliser.
Quel est le plus grand risque auquel nous devrons faire face dans le futur ?
En définitive, les cours doivent toujours refléter la tendance au niveau de la croissance économique sous-jacente, et celle-ci devrait rester molle dans les pays développés. Le principal risque à l’heure actuelle est une normalisation des taux d’intérêts, car ils auront un impact négatif sur la valorisation des actifs. Nous nous attendons également à un redressement de l’inflation dans la plupart des régions, un phénomène qui est loin d’avoir déjà été intégré par les investisseurs après 20 ans de désinflation.
Les marchés développés ont-ils trop monté ?
Ils ont rarement été aussi chers d’un point de vue historique, tant pour les actions que pour les obligations. Même si les valorisations peuvent se maintenir encore dans le futur, l’essentiel de la hausse a été engrangé. D’autant que nous nous attendons également à une hausse de la taxation sur les bénéfices des entreprises, notamment au niveau américain. Les cinq prochaines années seront donc plus difficiles.
Les perspectives sont-elles meilleures dans les pays émergents ?
Nous restons positifs pour ces marchés, qui continueront de bénéficier d’une croissance nettement plus rapide autour de 5 %, avec des fondamentaux qui restent bons et des valorisations qui sont attractives. La décote des actions émergentes atteint aujourd’hui 30 % par rapport aux pays développés. Au sein des émergents, nous sommes plus optimistes sur les pays asiatiques, et restons prudents sur l’Amérique latine, sur la Turquie ou l’Afrique du Sud.