« Un basculement », « un nouveau départ » : c’est ainsi que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, définit la Stratégie nationale de santé qu’elle a présenté lundi 23 septembre, et qui doit donner une nouvelle orientation au système de soins. Après la révolution qu’a représentée la création des centres hospitaliers universitaires (CHU) en 1958, voici venue celle de la médecine dite de premier recours.
L’objectif : faciliter l’accès aux soins en guidant mieux les patients et, en levant les freins financiers, éviter les renoncements aux soins. Avec une mesure phare : la généralisation du tiers-payant chez le médecin. »
Voici une mesure dite technique. Le gouvernement pense naïvement que supprimer l’avance du règlement des soins par le patient ne coûtera rien à la collectivité. Rien n’est plus faux.
Je suis profondément pour le système de soins à la française. Je suis attaché à notre sécu. Cela ne m’empêche pas de dire que des économies pourraient être faites par milliards entiers.
Rendre le paiement des soins totalement abstrait en donnant une carte bleue sans limite d’achat à tous les patients nommée carte vitale est une aberration économique. Si je ne paie plus rien, alors je peux aller chez le médecin tous les jours ou presque. Les médicaments gratuits avec le tiers payant ont déjà cet effet sur le plus grand nombre des gens qui ne se rendent même plus compte de ce que tout cela coûte.
Enfin, cela dévalorise le médecin que l’on ne paiera plus et qui, de plus, devient le fonctionnaire qu’il est… payé tous les mois par la sécu… ou pas, en fonction du remplissage des caisses.
À la place des médecins, je ferais tout pour que ce soit les patients qui me paient… et pas un État en faillite.
Charles SANNAT
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