« Les très mauvais chiffres du chômage français… »

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Comme vous pouvez le voir sur l’image qui illustre cet article, la dernière courbe mise à jour par la DARES (ministère du « Chômage ») montre bien la tendance lourde de l’évolution du nombre de chômeurs en France.

Dans la réalité, il n’y a point d’inversion mais bel et bien une augmentation inexorable du nombre de demandeurs d’emplois.

Il n’y a bien que dans les rêves et les fantasmes délirants de nos mamamouchis que la situation « s’arrange » ou encore que la « reprise est là », même si le grand calife à la place de tous les califes, sa seigneurie Hollande 1er, nous explique enfin et tout de même que « si la reprise est bien là, elle reste encore trop fragile ». Sans blague.

Encore une fois, nous vivons non pas la disparition définitive du travail, mais sa raréfaction. Nous passons de l’ère du travail de masse à l’absence durable de travail pour tous. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, comme les progrès techniques ou la mondialisation/délocalisation. C’est un mouvement profondément durable. Le plein-emploi c’est maintenant… fini !

Alors voici ce que donnent les chiffres en détail selon le communiqué officiel (je le cite en intégralité, rendez-vous en bas pour mon avis sur ces derniers éléments en notre possession) :

Les données sur les demandeurs d’emploi sont présentées selon divers regroupements statistiques (catégories A, B, C, D, E). La plupart des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi sont tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi : certains sont sans emploi (catégorie A), d’autres exercent une activité réduite courte, d’au plus 78 heures au cours du mois (catégorie B), ou une activité réduite longue, de plus de 78 heures au cours du mois (catégorie C).

Par ailleurs, certaines personnes inscrites à Pôle Emploi ne sont pas tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi : elles sont soit sans emploi et non immédiatement disponibles (catégorie D), soit pourvues d’un emploi (catégorie E).

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie A s’établit à 3 398 300 en France métropolitaine fin juin 2014. Ce nombre est en hausse par rapport à la fin mai 2014 (+0,3 %, soit +9 400). Sur un an, il croît de 4,0 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en activité réduite (catégories B et C) s’établit à 1 644 900 en France métropolitaine fin juin 2014 : sur un mois, il augmente de 0,1 % pour l’activité réduite courte (catégorie B, +5,4 % sur un an), et de 1,3 % pour l’activité réduite longue (catégorie C, +9,2 % sur un an).

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B, C s’établit à 5 043 200 en France métropolitaine fin juin 2014 (5 343 100 en France y compris DOM). Ce nombre est en hausse de 0,5 % (+23 000) au mois de juin. Sur un an, il augmente de 5,1 %.

Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories D et E s’établit à 676 200 en France métropolitaine fin juin 2014. En juin, le nombre d’inscrits en catégorie D baisse de 0,6 % et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,6 %.

En France métropolitaine, au mois de juin 2014, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans emploi)
augmente de 0,2 % pour les hommes (+4,9 % sur un an) et de 0,4 % pour les femmes (+2,9 % sur un an).

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A de moins de 25 ans baisse de 0,3 % en juin (-3,1 % sur un an). Le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans augmente de 0,2 % (+3,3 % sur un an) et celui des 50 ans ou plus s’accroît de 0,9 % (+11,5 % sur un an).

Parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C, en France métropolitaine, le nombre d’inscrits est en hausse de 0,4 % pour les hommes (+6,0 % sur un an) et de 0,5 % pour les femmes (+4,3 % sur un an).
Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C de moins de 25 ans augmente de 0,1 % en juin (-1,0 % sur un an).

Le nombre de ceux de 25 à 49 ans augmente de 0,4 % (+4,7 % sur un an) et celui des 50 ans ou plus est en hausse de 0,9 % (+11,3 % sur un an).

En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C depuis un an ou plus augmente de 0,4 % au mois de juin 2014 (+9,8 % sur un an) et celui des inscrits depuis moins d’un an s’accroît de 0,5 % (+1,9 % sur un an).

En France métropolitaine, les entrées à Pôle Emploi en catégories A, B, C diminuent de 1,1 % en juin (+3,8 % sur un an).

Sur un mois, les entrées pour fins de contrat à durée déterminée (+1,2 %), fins de mission d’intérim (+4,7 %), licenciements économiques (+5,9 %), autres licenciements (+3,7 %), démissions (+0,8 %) et reprises d’activité (+0,7 %) augmentent. Les entrées pour autres cas baissent de 1,1 %. Les entrées pour premières entrées connaissent une baisse d’une ampleur inhabituelle (-19,8 %).

En France métropolitaine, les sorties de catégories A, B, C augmentent de 1,5 % en juin (stables sur un an). Sur un mois, les sorties pour cessations d’inscription pour défaut d’actualisation (+0,7 %), radiations administratives* (+14,3 %) et autres cas (+3,0 %) augmentent. Les sorties pour reprises d’emploi déclarées (-1,3 %) et arrêts de recherche (-3,0 %) diminuent. Les entrées pour entrées en stage sont stables.

Le nombre des offres d’emploi collectées par Pôle Emploi augmente de 5,4 % au mois de juin 2014 en France métropolitaine (+0,8 % sur un an). Sur un mois, les offres collectées d’emplois durables (plus de six mois), d’emplois temporaires (entre un et six mois) et d’emplois occasionnels (moins d’un mois) sont toutes en hausse (respectivement de +1,7 %, +8,8 % et +10,6 %).

En France métropolitaine, au mois de juin 2014, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A et ayant un droit payable au Revenu de solidarité active (RSA) est de 673 400 (soit 21,1 % des demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, données brutes).

Au mois de juin 2014, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C et ayant un droit payable au RSA est de 841 600 (soit 17,3 % des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C, données brutes).
Les entrées à Pôle Emploi en catégories A, B, C des bénéficiaires ayant un droit payable au RSA sont de 78 100 au mois de juin 2014 (soit 17,6 % des entrées en catégories A, B, C, données brutes). Les sorties de catégories A, B, C des bénéficiaires ayant un droit payable au RSA sont de 89 900 au mois de juin 2014 (soit 19,1 % des sorties de catégories A, B, C, données brutes).

Que retenir de ce déferlement de chiffres variés et de toutes ces statistiques ?

Tout d’abord, la tendance lourde se confirme parfaitement et il n’y a aucun élément factuel nous permettant d’anticiper une baisse durable du chômage ou une « inversion de la courbe », dialectique qui n’est d’ailleurs plus utilisée depuis le changement de gouvernement. Il s’agit juste désormais de « contenir » le chômage sous une barre, sous un seuil ce qui n’est pas acquis, loin de là.

Si le chômage monte un peu moins vite, ce qui est parfaitement vrai, ce n’est pas parce que l’activité économique reprend, en tout cas durablement, puisque là où les embauches augmentent de façon assez spectaculaire c’est dans la catégorie « emplois occasionnels (moins d’un mois) », en hausse de 10,6 % certes néanmoins ce n’est en aucun cas un signe de bonne santé économique mais la matérialisation de l’embauche des saisonniers, qu’il s’agisse des animateurs de centre de loisirs l’été, du « remplisseur » de cornet de glace à la plage ou encore du jeune qui va effectuer un remplacement à un guichet quelconque pendant la période des grandes vacances. Il n’y a là rien de durable. C’est le même phénomène en Espagne où le chômage baisse lui aussi toujours à cette période de l’année pour mieux remonter en septembre une fois la saison estivale terminée.

Autre facteur expliquant le « ralentissement » (très modéré) de la hausse du chômage c’est évidemment tous les artifices divers et variés déployés par le gouvernement dans le cadre de ses emplois d’avenir sans futur et de tous les stages sur voie de garage qui permettent de faire sortir des statistiques quelques milliers de chômeurs supplémentaires sans évidemment régler quelque problème que ce soit. C’est le cas de la rubrique « entrée en stage » en augmentation de presque 14 % sur un an… De quoi absorber un peu de la hausse.

Enfin, évidemment, la catégorie radiation administrative se porte également très bien et joue son rôle d’amortisseur de l’augmentation du chômage sans oublier les radiations pour défaut d’actualisation qui augmentent toujours à cette période de l’année alors que nos chômeurs sont eux aussi… un peu en vacances !

Le chiffre le plus important à retenir dans tout ça est celui concernant les « reprises d’emploi déclarées ». Vous allez très vite comprendre pourquoi, puisqu’il s’agit tout simplement du chiffre donnant le nombre de chômeurs quittant Pôle Emploi parce qu’ils viennent de retrouver un travail. Sur un an, cette catégorie est en baisse de 2,8 %, ce qui montre sans ambiguïté que ceux qui quittent Pôle Emploi ne le quittent pas parce qu’ils ont retrouvé du travail mais pour des raisons nettement moins bonnes et avouables.

Quoiqu’en dise notre président, la situation économique de notre pays est bien catastrophique.

Préparez-vous et restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.

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