Hier suite à l’annonce du plan de « sauvetage » de Chypre, les réactions se sont multipliées mais en toute discrétion. Voici celle de Nicolas Dupont-Aignan qui je trouve pose certains vrais sujets. Son avis présente un intérêt.
« Face aux échecs cuisants de la monnaie unique, le dernier argument des défenseurs de l’euro était de dire que cette monnaie protégeait notre épargne. Je crois bien que depuis quelques heures les épargnants chypriotes ne sont pas du même avis.
Avec une taxe exceptionnelle de 6,75% pour tous les dépôts bancaires de moins de 100 000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, les Chypriotes vont devoir payer un lourd tribut sur l’autel de l’euro. Loin de garantir leur épargne, la monnaie unique est devenue un facteur d’insécurité.
L’euro était censé apporter la croissance ; il a plongé le continent dans la récession. L’euro était censé protéger les peuples européens ; les pays avec la monnaie unique sont ceux subissant le plus durement la crise depuis 2008. L’euro était censé apporter la stabilité; les épargnants chypriotes se ruent aujourd’hui aux guichets pour sauver leurs économies. Bref l’euro est une calamité.
L’UE est décidément une secte. Et les dirigeants européens sont des disciples soumis sans aucune liberté de conscience. Comment expliquer autrement ce fanatisme moderne pour la monnaie unique ? Pourquoi tant de sacrifices pour rien ?
Le président chypriote Nicos Anastasiades le dit lui-même, ce choix « douloureux » est guidé par une « éventuelle sortie de l’euro ». Mais on a envie de lui dire comme à tous ces dirigeants européens soumis : et alors ? Qu’a apporté l’euro aux peuples européens qui justifie aujourd’hui qu’on veuille le sauver par tous les moyens ? Rien, absolument rien.
La Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne hier. Chypre aujourd’hui. Et demain à qui le tour ? Les Français vont-ils découvrir un beau matin que leurs comptes bancaires vont être taxés pour sauver le veau d’or de quelques illuminés à Bruxelles et à Francfort ? Aujourd’hui la secte de l’UE est acculée. Si elle est obligée d’imposer un tel plan à Chypre dont le PIB représente une part infime à l’échelle de la zone euro, on comprend bien qu’elle sera incapable de faire face quand un pays comme l’Italie sera à son tour asphyxié par la monnaie unique.
Plus que jamais tout démontre que nous devons organiser un démontage organisé et responsable de l’euro. »
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République
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