L’euro poursuivait son repli face au dollar mardi après l’annonce par la BCE de la possibilité d’un assouplissement prochain de sa politique monétaire et alors que les tensions se ravivent en Ukraine plus que jamais menacée d’éclatement.

« L’euro est miné par les signaux envoyés ce week-end par Mario Draghi sur la possibilité de mesures d’assouplissement monétaire », a indiqué Nick Bennenbroek de Wells Fargo.

M. Draghi a laissé entendre samedi lors d’une conférence de presse à Washington, en marge des réunions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, que la BCE était prête à agir sur le front monétaire pour lutter contre un euro trop fort et une inflation trop faible.

« Si nous voulons que la politique monétaire reste aussi accommodante qu’elle l’est aujourd’hui, une poursuite de l’appréciation du taux de change (de l’euro) pourrait nécessiter une action monétaire », a-t-il déclaré.

Une manière détournée de dire que la BCE ne laissera pas indéfiniment s’apprécier la monnaie unique européenne. »

Ces propos de Mario Draghi interviennent après que « le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer a estimé lundi que « l’euro est anormalement fort compte tenu de la position de la zone euro dans le cycle économique et de son retard dans la reprise de la croissance par rapport à d’autres ».

Le fait que le gouverneur de la Banque de France intervienne publiquement pour faire part de son avis sur l’appréciation de l’euro est un signe fort. Néanmoins, jusqu’à maintenant, la BCE n’a jamais dépassé le stade des paroles et a particulièrement peu agi. À chaque fois, nous sommes confrontés à une communication de très haut niveau certes puisqu’avec de simples mots, Mario Draghi arrive à obtenir des résultats économiques ! Cela, hélas, ne fonctionnera qu’un temps. Un moment arrivera où les marchés demanderont des actes. Nous n’y sommes pas encore mais nous nous en approchons réellement.

Charles SANNAT

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