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Suite au sommet de la zone euro qui s’est tenu mardi 7 juillet, Alexis Tsipras a pris la parole devant le Parlement européen à Strasbourg ce mercredi.
Le Premier ministre grec n’a pas fait de nouvelles propositions, au grand regret de certains parlementaires. En revanche, il a fait un rapport détaillé sur la situation économique en Grèce, en expliquant le choix du peuple grec et en essayant de trouver un accord avec ses partenaires européens.
« Nous ne voulons pas faire supporter la charge de la dette grecque sur les contribuables européens. Nous souhaitons un accord qui nous montre une possibilité de sortir de crise, avec des réformes et un meilleur partage du fardeau. La Grèce est devenue un champ d’expérimentation de l’austérité. Le peuple grec a fait des efforts plus lourds que n’importe quel autre pays, l’expérience a échoué. Les 10 % des citoyens grecs les plus riches n’ont pas été frappés par l’austérité. Le fardeau doit être partagé par ceux qui peuvent payer, pas ceux qui ont déjà payé », a conclu le chef du gouvernement hellène. L’intervention de M.Tsipras a provoqué des réactions contrastées : certains députés l’ont hué, tandis que d’autres ont applaudi en tenant des pancartes avec le mot « Oxi » marqué dessus.
« Avec M Tsipras, nous avons une opposition radicalement divergente sur toute une série de sujets, c’est un fait. Mais nous partageons le désir de rendre la parole au peuple contre la dictature européenne et technocratique. Nous nous sommes donc très légitimement réjouis de l’organisation du référendum. Ce référendum en Grèce sur l’austérité signe le retour de la politique au sens le plus noble au sein de l’UE, souvent réduite à des attitudes technocratiques », a annoncé Marine Le Pen, présidente du groupe Europe des nations et des libertés et présidente du parti français Front national.
Mme Le Pen s’est également prononcée pour la sortie de la Grèce de la zone euro, en accusant les institutions financières de la pression néfaste exercée sur le gouvernement grec.
« La Grèce doit, en accord avec les institutions européennes, de manière concertée, tranquillement organisée, sortir de cette mâchoire de fer que représente l’euro pour l’ensemble des pays (…). Tout le peuple européen aurait alors les yeux fixés sur la Grèce et ils pourront vérifier que la sortie de l’euro permet bien le renouveau et le retour d’une croissance durable (…). L’euro n’est pas irréversible », a-t-elle rajouté.
Nigel Farage, président du groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe, a également soutenu Alexis Tsipras et le peuple grec dans leur désaccord avec la politique de rigueur imposée par les créanciers occidentaux. »Le projet européen est en train de mourir. Personne dans cette chambre ne l’avouera, pourtant les peuples de l’Europe nous disent : « Personne ne nous a jamais demandé si on le voulait, tout cela nous a été imposé »(…). Si vous essayez d’unir des gens différents et des économies différentes sans demander leur accord, il y a peu de chances que cela puisse marcher. Et le projet a échoué », a expliqué M.Farage en parlant des raisons de la crise.
« Cela serait de la folie de continuer cette politique. Vous êtes très courageux, Monsieur, mais vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre », a-t-il lancé en s’adressant au premier ministre grec, qui a fait une nouvelle demande d’aide financière lors de son intervention ce mercredi.
« Ces gens-là (les créanciers, ndlr) ne vous donneront plus rien (…). Si vous avez du courage, vous devez sortir la Grèce de la zone euro la tête haute. Reprenez votre démocratie, reprenez le contrôle sur votre pays (…). Redonnez aux gens l’espoir qu’ils désirent tant », a-t-il conclu en rajoutant que les conséquences du Grexit seront dures à vivre pendant quelques mois, mais que finalement la Grèce s’en sortirait.
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