Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
L’or va-t-il baisser encore longtemps ? Est-ce que nous assistons à l’explosion de la bulle sur l’or ? Est-ce que les manipulations de cours expliquent toute cette baisse ? Est-ce que nous sommes comme en 1980 à la veille de plus de 20 ans de stagnation sur des niveaux extrêmement bas sur l’or ?
Voilà toutes les questions que je reçois quotidiennement de la part de membres de notre petite communauté de Goldeux.
Alors je vais vous rassurer, non pas pour vous faire plaisir, mais en partageant avec vous quelques réflexions.
Tout d’abord, nous ne sommes pas en 1980, éventuellement en 1984 !
Oui nous sommes politiquement et démocratiquement parlant en 1984. « On pouvait encore déchiffrer sur la façade de Ministère de la Vérité les trois slogans du parti.
La guerre c’est la paix.
La liberté c’est l’esclavage.
L’ignorance c’est la force. »
1984 de George Orwell. Pour ceux qui ont lu 1984 il y a longtemps, en pensant qu’évidemment cela concernait les pays communistes, je vous rappelle que l’action se passe à Londres mais pourrait également avoir lieu aux États-Unis ou en France qui forme un nouveau pays… l’Océania… L’Océania d’Orwell c’est un peu comme le projet de traité transatlantique… C’est-à-dire un cauchemar.
Vous allez me dire quel est le rapport entre la police de la pensée (concept orwellien également, de même que l’omniprésence de la télé appelée dans son livre télécran) ? Vous allez voir !
Tout simplement que tout est devenu biaisé, rien ne fonctionne plus comme cela devrait fonctionner, qu’il s’agisse des cours de Bourse, des obligations, des taux d’intérêt, des statistiques, et bien sûr les cours de l’or, tout est désormais déconnecté de la réalité.
Nous avons en face de nous une bulle de 600 000 à 800 000 milliards de dollars de produits dérivés, un endettement record jamais atteint, une impression monétaire importante et dans certains pays massive, nous faisons enfin face à un concurrent redoutable dans les affaires : la Chine.
Le modèle chinois c’est quoi ?
Je sais, là vous êtes en train de vous dire mais cet édito n’a ni queue ni tête, que vient faire le modèle chinois là-dedans !… Normal, je me dis la même chose d’ailleurs, mais c’est un peu comme un film auquel on ne comprend rien mais qui s’illumine à la fin… Enfin j’espère.
Avant 1989 et la chute du mur de Berlin mais également les événements qui eurent lieu la même année en Chine et connus sous le nom de manifestations de Tian’anmen – elles se sont déroulées entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989 sur la place Tian’anmen à Pékin et se sont achevées par un bain de sang –, ce pays était tout simplement reclus derrière sa grande muraille. Cela peut sembler presque étrange à dire mais il n’y avait pas vraiment de différence à cette époque entre la Corée du Nord et la Chine. C’était la même chose.
Finalement, avec la chute du communisme et la dislocation de l’URSS, face à la pression populaire également dont Tian’anmen fut l’expression la plus flagrante, les élites pékinoises ont décidé de faire migrer leur modèle.
Le modèle chinois est donc resté une dictature politique avec une liberté relative d’entreprendre. Nous sommes donc en compétition avec un pays low cost, où les salaires sont faibles, les droits sociaux inexistants, la police omniprésente, le contrôle de la population total, avec un régime de parti unique détenant tous les pouvoirs. Nous avons l’exemple même de la dictature capitaliste.
Le système chinois est le plus performant au monde… En plus, c’est les plus nombreux, 1,5 milliard de Chinois ou quelque chose comme ça. Résultat ?
Comment devenir compétitif par rapport à la Chine ?
En faisant la même chose. Liberté économique relative (surtout dans le cas de la France) et dictature politique, seule façon de raboter progressivement les droits sociaux acquis de haute lutte par plusieurs générations.
Pour ceux qui connaissent leur histoire, la France socialiste de Léon Blum de 1936 et son Front Populaire n’était finalement pas si différente de la Chine d’aujourd’hui. Ce que l’on appelle les acquis sociaux, que l’on croyait par définition acquis, ne sont en réalité qu’un accident historique dans une Histoire humaine qui a toujours fonctionné avec une collusion importante entre un pouvoir politique qui se voulait plus ou moins fort ou absolu et un pouvoir économique qui a toujours cherché à payer le moins possible la main-d’œuvre et à s’affranchir au maximum de toutes contraintes.
Ce que je veux dire et montrer ici, c’est que nos démocraties évoluent en gros depuis les attentats du 11 septembre 2001, qui seront le point de départ de la diminution systématique de toutes les libertés les plus évidentes (écoutes téléphoniques, passeports biométriques, patriot act aux USA et sa traduction en droit français d’ailleurs, renforcement de toutes les législations pour plus de contrôle des populations, surveillance d’Internet, sans oublier bien sûr de nouvelles lois sur la trahison, sur l’emprisonnement sans jugement, ou encore une réduction des libertés syndicales etc…).
Depuis maintenant 12 ans, c’est un festival de réduction des libertés partout… dans le monde dit libre. Mais l’essentiel est sauvé, car votre télécran vous débite tout un tas de conneries quotidiennes que vous oubliez aussi vite (personne ne se souvient ce qu’il a vu à la télé il y a 48 heures ou quelles étaient les nouvelles du JT de la veille, si, si, essayez pour voir !). L’essentiel est sauf, car les magasins regorgent de pleins de trucs inutiles que le matraquage publicitaire vous fait convoiter.
Nous sommes rentrés dans une dictature politique de relative liberté économique, seule façon dans l’esprit de nos élites de résister à… l’efficacité du régime chinois.
Quel rapport avec l’or alors ?
Je voulais vous démontrer que nous n’étions plus en 1980, année qui a vu l’explosion de la dernière bulle sur l’or. Nous sommes dans 1984 de George Orwell. Les drones nous survolent, comme les hélicoptères, tout ce que nous disons, pensons, est surveillé, enregistré, mémorisé, nos amis sont connus grâce aux réseaux sociaux, permettant aux gouvernements de cartographier aussi bien un réseau familial, que personnel ou encore d’influence, nous sommes manipulés, notre consentement fabriqué, notre pensée façonnée… par une véritable police de la pensée. Ce concept orwellien est devenu parfaitement réel.
Chaque opposant est taxé d’une phobie quelconque et achevé en étant taxé de complotiste… Dans l’édition du Contrarien Matin du jour, vous trouverez une excellente tribune intitulée « Antiaméricain, l’insulte qui tue (la pensée) »… Mais c’est valable pour toutes les insultes de la police de la pensée du type antimachin ou bidulophobe. Il s’agit de tuer ni plus ni moins toute forme de pensée divergente ou en tout cas de la dénigrer suffisamment fortement pour qu’elle ne puisse pas devenir dominante. Par nature, l’or est avant tout une alternative politique à ce que l’on cherche à vous imposer. Et vous avez là un rapport direct avec tout ce que je tente de montrer aujourd’hui.
Il n’y a donc pas de complot, il y a un grand mouvement de convergence des différents systèmes économico-politiques vers celui qui est le plus performant… le modèle chinois. Demandez aux Grecs qui sont les plus en avance sur notre époque en Europe. Un Grec… vaut désormais le prix d’un chinois ! C’est fabuleux !
Et l’or alors, je sens votre impatience. Je viens de vous expliquer pourquoi le prix du grec vient de converger vers le prix du chinois. Par extension, vous devez comprendre que nous serons tous grecs demain… C’est-à-dire exploités au prix du chinois pour ceux qui ne voudraient pas comprendre.
Résultat ? Nous sommes en déflation, en récession, en dépression… Et cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé en 1980. Non, en 1980, nous étions en pleine inflation liée notamment aux contrecoups des chocs pétroliers, aux indexations de salaires dans des économies qui restaient relativement fermées et nous étions à l’aube de la mise en place des premières politiques libérales jamais expérimentées depuis le New Deal de Roosevelt de 1933.
Des différences fondamentales entre 1980 et 1984… pardon 2013
En 1980, le gouverneur de la FED va décider de combattre l’inflation par tous les moyens (c’est un certain Volcker) alors qu’en 1984, pardon en 2013, la politique de son lointain successeur est de combattre la déflation par tous les moyens. Vous voyez bien que le paradigme est fondamentalement différent. En 1980, les taux vont donc être poussés au-delà de l’inflation pour obtenir des taux réels positifs… après inflation ! On va largement dépasser les 10 % sur les bons du Trésor américain.
Imaginez maintenant des taux d’intérêt à 10 % dans le monde… Soit dit en passant, ils devraient être dans un monde normal à ce niveau (mais comme nous sommes en 1984, il n’y a plus rien de normal).
C’est impossible car nous serions tous immédiatement insolvables. TOUS. On le serait d’ailleurs tous à 5 % ! Pas la peine d’aller si haut.
Alors que se passe-t-il ? Il se passe une chose très simple. L’art de la manipulation, sous vos yeux. La police de la pensée, la police politique, de tous les pays « libres » unies pour vous amener tranquillement vers la tonte généralisée et inéluctable.
Ce n’est pas une manipulation des marchés, c’est beaucoup plus grave que cela, c’est une manipulation tout court de l’ensemble des peuples. Ce n’est pas nouveau. Cela a réellement commencé en 2001… en ce jour funeste du 11 septembre qui fût un point de départ et un prétexte. Je nous comprends. Nous avions peur. Nous étions prêts à tout pour nous sentir en sécurité. À tout. Alors nous avons tout accepté au nom de la noble lutte contre le terrorisme.
Aujourd’hui, vous avez une banque centrale, la FED, qui oriente les cours à la hausse ou la baisse par de simples déclarations, fortes au demeurant mais qui ne restent que des déclarations. Des simples successions de mots, comme « nous allons arrêter d’injecter de la monnaie, nous allons sortir progressivement des politiques non-conventionnelles ».
Comme vous avez des « initiés » que l’on connaît parfaitement tous, sauf les autorités de contrôle qui ne contrôlent que le quidam moyen (qui lui est dangereux potentiellement si sa pensée n’était plus contrôlée), certains savent très bien quand vendre ou acheter, impulsant des mouvements à l’appui de déclarations donnant corps à une réalité qui n’en est pas une.
Les marchés de l’or ne sont pas plus manipulés que tout le reste, c’est en réalité l’ensemble de la réalité qui est manipulée, pour vous faire croire à une image totalement différente de ce qui est. Et nous voulons tous croire à cette image (sans doute d’Épinal) beaucoup plus rassurante que la grisaille de la vérité.
L’or a ceci de différent par rapport à tout ce qui est manipulé qu’il est une alternative crédible, historique, mondiale, à toutes les monnaies, car depuis la nuit des temps partout à travers notre planète l’or est la monnaie.
Alors on fera tout pour vous faire croire que l’on est comme en 1980, dans l’explosion définitive d’une bulle sur l’or. L’or doit être détesté, l’or doit être combattu, l’or est mauvais, il est le mal absolu de ce monde orwellien, car l’or ne triche pas, l’or ne ment pas. Il est. Ou il n’est pas. Il n’est pas une illusion comme le papier monnaie.
Enfin, dernière petite remarque sur l’or. Allez dans votre banque et trouvez un guichet (de plus en plus difficile). Demandez à retirer 500 000 euros en liquide, en espèces (on imagine que c’est sur vos comptes) ! On vous regarde, on vous rit au nez, et on fait une déclaration à Bercy pour mouvement très suspect sur le compte de M. ou Mme Michu, pourtant c’est votre argent, ce n’est pas de la fraude fiscale, vous avez déjà payé vos impôts, ce n’est pas de l’argent au noir… Puisque c’est à la banque. Personne ne s’en rend compte mais vous n’avez plus accès à votre argent. C’est terminé. Votre argent a été confisqué. Vous n’avez plus le droit de l’avoir avec vous.
Maintenant, venez me voir ou téléphonez-moi, et vous obtiendrez rapidement 500 000 euros (enfin l’équivalent) en monnaies sonnantes et trébuchantes, en pièces d’or ou d’argent qui, depuis la nuit des temps, conservent la valeur. Je peux vous les mettre à disposition où vous voulez, en Europe, ou hors d’Europe, en France ou ailleurs, parfaitement légalement. Grâce à l’or, vous pouvez encore avoir accès à votre argent.
Vous devez comprendre et admettre que lorsque cette crise sera finie, les comptes bancaires auront été pillés, les monnaies ne vaudront plus tripette, nous serons des centaines de millions à avoir été ruinés, sciemment et consciemment, vraisemblablement à la sauce chypriote puisque nos mamamouchis européens se sont mis d’accord sur les modalités de saisies sur nos comptes.
Au bout du bout, et quoi que vous entendiez, quoi que vous dise votre voisin bien intentionné et pétri de certitudes rassurantes sur le mode « la crise est finie, le Président l’a dit ! », quoi que vous raconte la police de la pensée, n’oubliez jamais… qu’il ne restera que l’or pour conserver de la valeur, pas gagner de l’argent, conserver de la valeur, l’or, les terres, votre potager et vos boîtes de conserve !
Comprenez-moi bien, nous ne sommes en rien dans une situation comparable à celle de 1980, nous sommes en 1984, et croyez-moi, c’est en réalité infiniment plus grave, car la nuit vient de tomber… Mais comme disais Henri Frenay, un grand résistant… la nuit finira.
Charles SANNAT
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