C’est un excellent article de La Tribune qui revient sur les propos tenus le 17 novembre par Mario Draghi, le mamamouchi en chef de la BCE, qui « tente le même coup qu’en juillet 2012 : impressionner suffisamment les marchés pour les assurer que la BCE dispose des moyens de redresser l’inflation ».
Le léger problème c’est que cette fois, cela risque de ne pas fonctionner car la maîtrise du langage par les autorités monétaires est certes une « quasi-science » mais encore faut-il qu’à la parole l’on puisse joindre la force des actes sinon nous sommes comme à une table de poker en train de « bluffer » avec un jeu de perdant et dans les mains de Mario Draghi, à l’heure actuelle, il n’y a rien. Rien que des promesses, des paroles et des mots mais Draghi, depuis le début (2011), est bloqué par le veto allemand et ne peut pas se lancer dans une politique de création monétaire.
Pour le moment, le château de cartes tient mais à la première brise, il s’effondrera en particulier si les marchés cherchent à tester la crédibilité du patron de la Banque centrale européenne. N’oubliez pas que, depuis 2011, non seulement rien n’a changé mais tout a empiré alors que, en plus, nous n’avons rien fait. Strictement rien.
Charles SANNAT
« À Bruxelles, le président de la BCE a répété les mots qu’il avait prononcé en juillet 2012 lorsqu’il avait mis fin à la crise de la dette, promettant de faire tout ce qui est nécessaire » pour sauver l’euro. Mais cette fois, la tâche paraît plus délicate.
Mario Draghi retente le coup de juillet 2012. À cette époque, le président de la BCE avait promis qu’il fera « tout ce qui est nécessaire » (« whatever it takes ») pour sauver l’euro. Ces paroles avaient eu un impact considérable. Débouchant en septembre sur le programme de rachat illimité de titres souverains OMT, il avait mis fin à la crise de la dette dans la zone euro. Or, ce lundi 17 novembre à Bruxelles, devant la commission économique et monétaire du parlement européen, il a prononcé à nouveau ces paroles. Mot pour mot en insistant sur « l’irréversibilité de l’euro. »
Menace de d’inflation faible et prolongée
L’euro serait-il en danger ? Si le président de la BCE a prononcé ces mêmes paroles, c’est sans doute que le risque n’est pas nul. Il est simplement différent. Le risque n’est plus une explosion des taux, c’est bien plutôt une longue stagnation de l’économie qui pourrait rendre la zone euro de plus en plus difficile à vivre pour les populations. Pire encore, ce serait une vraie déflation, une option qui n’est pas directement d’actualité, mais qui ne peut, si la situation se poursuit, devenir plus proche qu’on ne le croit d’ordinaire car une longue période d’inflation basse peut déboucher sur la déflation.
Par ailleurs, l’inflation faible mêlée à la croissance faible rend la réduction du poids de la dette quasiment impossible. Dans une zone euro où les ratios de dettes ont déjà beaucoup monté en raison de la priorité donnée à la réduction des déficits, une telle évolution est très dangereuse. Certains pays pourraient donc à terme devoir sortir de l’euro pour réduire de fait le poids de la dette.
Refaire le coup de 2012
En ressortant le « whatever it takes » de son chapeau, et en ajoutant que, si les mesures prises jusqu’ici ne sont pas efficaces, la BCE pourrait acheter des titres d’État. Mario Draghi tente le même coup qu’en juillet 2012 : impressionner suffisamment les marchés pour les assurer que la BCE dispose des moyens de redresser l’inflation. Il s’agit donc de faire remonter les anticipations d’inflation. La stratégie est la même qu’à l’époque : il ne s’agit pas d’acheter des titres d’État, mais de menacer de le faire. L’OMT avait dissipé les craintes, la menace de QE (assouplissement quantitatif incluant des achats de titres souverains) devrait faire de même.
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