PARIS, 7 novembre – La crise économique mondiale a eu d’importantes répercussions sur le bien-être des populations, qui s’étendent bien au-delà des suppressions d’emplois et de la perte de revenus puisqu’elles influent sur la satisfaction des individus à l’égard de leur vie et sur leur confiance dans les pouvoirs publics, a-t-on appris d’une nouvelle étude récemment publiée par l’OCDE.
L’étude intitulée « Comment va la vie ? » montre que le bien-être subjectif s’est détérioré dans les pays les plus affectés par la crise.
En mesurant le bien-être – c’est-à-dire les conditions de vie matérielles et la qualité de vie – dans les pays de l’OCDE et dans d’autres grandes économies, l’étude offre un aperçu unique du coût humain de la crise. Elle confirme également que les pleins effets de la crise économique en termes de santé des personnes ou de perte de compétences prendront du temps avant de se faire sentir.
Entre 2007 et 2012, ce sentiment de satisfaction à l’égard de la vie a chuté en moyenne de plus de 20 % en Grèce, de 12 % en Espagne et de 10 % en Italie. Pourtant des augmentations modérées sont à noter pour l’Allemagne, Israël, le Mexique, la Russie et la Suède.
L’étude souligne à quel point le travail exerce une forte influence sur le bien-être. Du bon équilibre entre les besoins et les opportunités dépend de notre engagement au travail. C’est le facteur clé pour renforcer notre capacité à faire face à des emplois exigeants. En Europe, 50 % des personnes confrontées, sur leur lieu de travail, à une mauvaise organisation et des relations médiocres, indiquent que leur emploi porte préjudice à leur santé, comparé à seulement 15 % de ceux bénéficiant de conditions favorables.
L’étude révèle également que les citoyens des pays de la zone euro les plus éprouvés ont perdu confiance dans leurs gouvernements et leurs institutions. Dans ces pays, la proportion de personnes qui déclarent avoir confiance dans les pouvoirs publics a chuté de 10 points de pourcentage entre 2008 et 2012. Dans la zone OCDE, moins de la moitié des personnes interrogées déclarent avoir confiance dans leur gouvernement, soit le plus bas niveau enregistré depuis 2006.
« Cette étude nous rappelle à la réalité », déclare le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria. « Il faut garder à l’esprit que les politiques économiques ont pour principale mission d’améliorer la vie de chacun. Il nous faut repenser les besoins des citoyens et les mettre au cœur de l’élaboration de l’action publique ».
L’étude « Comment va la vie ? » s’inscrit dans le cadre de l’Initiative du vivre mieux de l’OCDE lancée en 2011 afin de mesurer le bien-être et le progrès au-delà des indicateurs traditionnels comme le PIB.
Agence de Presse Xinhua