Voilà ce que subodore cette dépêche AFP, que l’idée d’avoir deux têtes à Bercy n’est pas forcément une excellente idée et évidemment, ce qui est d’usage en Allemagne n’est pas forcément duplicable en France sous la même forme parce que notre culture politique et sociale est différente. Ce n’est pas une critique que de le dire. En revanche, je critique cette volonté stupide de nos dirigeants de « faire comme les Zallemands ». Tout cela devient ridicule.
En clair, un ministre (Sapin) s’occupe de la rigueur et l’autre (Montebourg) s’occupe de la croissance… autant dire que l’un va appuyer sur le frein et l’autre sera le pied au plancher sur l’accélérateur. Hollande fera donc des motions de synthèse en permanence comme au bon vieux temps rue Solférino, sauf que cette méthode éventuellement efficace pour gérer un parti comme le PS avec la recherche permanente du plus petit dénominateur commun n’est pas à la hauteur des défis économiques et sociaux qui attendent notre pays.
« En donnant les Finances à Michel Sapin et l’Économie à Arnaud Montebourg, François Hollande prend le pari risqué de confier Bercy à deux personnalités bien différentes, un modèle qui fonctionne en Allemagne, au prix toutefois d’une stricte séparation des pouvoirs.
Il suffisait mercredi de jeter un coup d’œil aux messages échangés via Twitter par les journalistes spécialistes du ministère de l’Économie et des Finances pour constater que la situation est déroutante, même pour des « Bercynologues » habitués aux couacs depuis deux ans.
Certaines interrogations sont très prosaïques : qui va donc occuper le bureau du sixième étage, jusqu’ici dévolu à Pierre Moscovici, et considéré comme la passerelle de commandement de ce gigantesque paquebot qu’est Bercy ? Qui s’installera dans celui du cinquième, au beau mobilier ancien, quitté par le ministre sortant du Budget Bernard Cazeneuve ?
Mais d’autres autrement plus graves : qui va porter la voix de la France à Bruxelles, au moment où elle va avoir besoin de toute l’indulgence de ses partenaires sur ses dérapages budgétaires ? Et dès la semaine prochaine, quel ministre pour participer aux assemblées de printemps de la Banque Mondiale et du FMI à Washington ? »
Charles SANNAT
1 commentaire sur “OUPS… Deux patrons à Bercy : ce qui marche à Berlin fonctionnera-t-il à Paris ?”
Les commentaires sont fermés.