Nous sommes pour le moment dans une lente déliquescence de notre système économique. Un changement brutal entraîne des réactions aussi brutales. Lorsque le changement est lent, très progressif, en réalité il n’est pas ou peu visible. Il n’entraîne donc pas de réactions violentes. Tout l’art des dirigeants ces dernières années est de maintenir ce rythme de changement à un niveau supportable pour les peuples.
J’ai toujours dit et répété depuis des années que le problème des retraites c’était comme le changement maintenant et plus dans 20 ans ! La première étape n’est pas de vous baisser les pensions ou de ne plus les payer. Cela se fera de la façon suivante :
1/ Gel des augmentations des retraites, en commençant par les « complémentaires »… après ce sera les autres régimes et celui de base qui seront touchés par le gel.
2/ Baisse des pensions… d’abord des complémentaires, puis… des autres.
3/ Non paiement des pensions si la crise économique continue à s’aggraver et si les finances de notre État continuent à se détériorer.
Or qu’a-t-on appris aujourd’hui ?
« Dans un contexte de dégradation des comptes des régimes, l’accord du 13 mars 2013 a prévu, concernant les exercices 2014 et 2015, que la valeur de service des points Agirc et Arrco devrait être établie «en fonction de l’évolution moyenne des prix hors tabac, moins 1 point, sans pouvoir diminuer en valeur absolue».
La prévision d’inflation contenue dans la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 étant de 1,3 %, la revalorisation devrait être de 0,3 % (1,3 % – 1 % ) sur l’ensemble de l’année 2014.
Toutefois, l’inflation constatée sur 2013 ayant été moins forte que prévue (0,74 % réalisé au lieu de 1,75 %), un correctif de ? 1,01 % serait à appliquer pour compenser la surestimation de l’année précédente. Si ce correctif était mis en oeuvre, il aboutirait à une diminution des retraites.
Pour éviter cette situation, les partenaires sociaux ont fait jouer la clause de sauvegarde prévue dans l’accord qui indique que le taux ne peut être inférieur à 0 %. La valeur du point reste donc maintenue à son niveau de l’an passé, soit 1,2513 euros au 1er avril 2014. »
Hé, franchement, vous devriez être content d’avoir un gel grâce à l’action résolue de nos gentils syndicalistes qui ont su défendre les intérêts précieux du petit peuple que nous sommes… parce que si les gentils syndicats ils zétaient pas là… eh bien vous auriez eu une baisse des retraites complémentaires ! C’est ironique évidemment sur le rôle des syndicats, tout le monde aura compris qu’ils se servent mutuellement la soupe.
L’étape 1 est enclenchée… suivez bien le rythme des suivantes et surtout, à tous mes lecteurs et amis retraités, s’il vous plaît, préparez-vous à vivre avec des retraites qui seront diminuées de force. Il ne s’agit pas de justice, nos anciens méritent leurs pensions, tel n’est pas le sujet, le problème c’est que nous n’avons plus d’argent pour les payer… Vous serez bientôt un peu comme les retraités grecs, et croyez-moi, même la moitié de leur souffrance serait déjà de trop mais nous y allons tout droit.
Charles SANNAT