Pièces d’investissement ou de collection ? Faites la différence !

Que l’on achète des pièces en or (ou en argent) dédiées à l’investissement comme un classique Napoléon 20 F ou un Bazor 100 F, ce n’est pas la même démarche. Ces deux placements sont tous les deux intéressants, rien n’est mauvais à partir du moment où l’on achète des pièces en or reconnues et certifiées ! Achat placement ou achat passion, apprenez à reconnaître une pièce d’investissement classique d’une pièce rare et à comprendre ce que ces deux formes de placement peuvent vous rapporter.

Définition

Pièces d’investissement, numismatique, semi-numismatique, raretés… Quelle différence peut-il exister entre certaines pièces en or ? Pourquoi, pour une « même » pièce, son prix peut varier du simple au double ? Il s’agit d’abord de distinguer l’or d’investissement de l’or de collection.

Si toutes les pièces en métaux précieux relèvent de la numismatique, science apparentée à l’histoire qui s’attache à étudier les pièces et les monnaies, toutes n’ont pas les mêmes caractéristiques et donc forcément le même prix.

D’un point de vue fiscal, l’or d’investissement concerne les pièces :

– ayant ou ayant eu un cours légal dans leur pays d’origine ;
– émises après 1800 ;
– d’une pureté égale ou supérieure à 900 millièmes ;
– dont le prix n’excède pas plus de 80 % la valeur sur le marché de son poids en or.

Il s’agit par exemple de toutes les pièces en or et en argent vendues sur AuCOFFRE.com, dans la colonne de gauche. Cela concerne les pièces post 1800 avec une certaine pureté et ayant servi de moyen de paiement et les « bullion coins » ou pièces-lingots ou pièces d’investissement telles que le Krugerrand, le dollar américain, la panda chinoise ou encore la Vera Valor.

Du point de vue de l’investisseur, nous ne nous intéresserons donc qu’aux pièces postérieures à 1800, les pièces antérieures à cette date relevant plus des antiquités et du monde de la collection et n’étant pas spécialement intéressantes au niveau fiscal.

Pour l’investisseur, une pièce d’investissement relevant de la numismatique ou de la semi-numismatique est une pièce en or ou en argent :

– émise après 1800 ;
– dont la prime de fond est environ supérieure à 20 % ;
– rare (demande très supérieure à l’offre, pièces fautées, pièces fondues dont il ne reste qu’une poignée d’exemplaires…) ;
– d’une qualité de conservation exceptionnelle pour leur millésime ;
– avec des particularités comme des différents monétaires, la fantaisie d’un atelier de frappe…

Lire aussi notre dossier sur les monnaies fautées pour en savoir plus et le dossier sur la différence entre fausses pièces et pièces fautées, que nous avions co-écrit avec Michel Prieur, aujourd’hui disparu…

Quelques exemples de raretés numismatiques…

• Les pièces rares
100 Francs Bazor, une pièce rare

La pièce, qui tient son nom de son graveur, n’a rien à voir avec les pièces Napoléon 100 Francs classiques de 32,25 grammes, si ce n’est sa valeur faciale. Côté taille et poids, le 100F Bazor est plus proche d’un Napoléon 20F (taille et poids identiques, à 1 g près).

Une telle différence de taille et de poids pour une même valeur faciale a des raisons historiques. Avec l’inflation énorme provoquée par la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1929, la valeur d’une pièce de 100 francs de l’époque était concentrée dans une plus petite quantité d’or.
L’arrivée du Front Populaire et la forte dévaluation du Franc qui a suivi ont empêché la circulation d’une pièce de 100F de ce poids et tout a été refondu, ou presque.

Les 100 Francs Bazor, démonétisées en 1936 puis refondues, sont aujourd’hui très rares. Leur prix peut varier de 900 € à 2 000 € selon leur état, jusqu’à 15 000 € pour les plus rares. Une rumeur circulerait dans les milieux numismates selon laquelle des sacs entiers de 100 Francs or Bazor seraient cachés à la Banque de France…

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