Depuis plusieurs jours, un nuage de pollution recouvre la capitale chinoise. Le célèbre promoteur immobilier Pan Shiyi a déclaré qu’il proposerait un « Clean Air Act » au gouvernement local, afin de lutter contre la pollution excessive qui touche Pékin.
Une loi pour un « air propre » ?
Alors que Pékin est de nouveau sous un épais brouillard de pollution, Pan Shiyi, promoteur immobilier connu et député à l’Assemblée populaire municipale de Pékin, a déclaré qu’il allait présenter un « Clean Air Act » au gouvernement local, selon le quotidien China Daily.
Il a publié en ligne un sondage sur « Sina Weibo », le compte Twitter de la Chine, pour mesurer les soutiens à son projet. Trois heures plus tard, 25 000 personnes, soit 99 % des répondants, ont déclaré qu’elles appuyaient le projet.
Mardi 29 janvier, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a aussi poussé le gouvernement à agir pour lutter contre le problème de pollution qui affecte une bonne partie de la Chine. Selon le Wall Street Journal, Wen Jiabao est jusqu’à présent le dirigeant le plus important à reconnaître publiquement que la mauvaise qualité de l’air affecte des centaines de millions de personnes depuis maintenant plusieurs semaines.
La pollution est devenue un problème social majeur
Benjamin Carlson, correspondant pour GlobalPost, explique que la pollution en Chine est désormais un problème social de premier plan : « Ce qui est de loin remarquable, c’est la manière dont les médias chinois ont couvert le problème de pollution à Pékin, de façon critique et ouverte. Car jusqu’à maintenant, ils utilisaient toujours l’euphémisme « smog » [brouillard dense] pour désigner le phénomène. »
« La décision de l’ambassade des États-Unis de publier les chiffres de la pollution sur son compte Twitter mérite une partie du crédit, pour avoir fait pression sur le gouvernement chinois afin de donner au public davantage de renseignements. »
Benjamin Carlson affirme que les experts pensent depuis longtemps que l’environnement pourrait être l’une des questions les plus épineuses pour le Parti communiste, et la nette dégradation de la qualité de l’air pourrait attiser le mécontentement populaire.
« C’est ce qui est arrivé en URSS, après tout. Le Parti communiste chinois sait que c’est un risque, donc je ne serais pas surpris si nous voyions des mesures environnementales de grande envergure dans les prochaines semaines. »
Wen Jiabao et les autorités chinoises commencent à s’inquiéter
« Le récent brouillard affecte la production et la santé des gens », a déclaré le Premier ministre dans un texte publié sur le site du gouvernement. « Nous devons prendre certaines mesures efficaces pour accélérer la restructuration industrielle, et faire avancer la conservation de l’énergie et la réduction des émissions. »
Sur Internet, les citoyens débattent sur les mesures qu’une nouvelle loi devrait inclure, comme des journées sans voitures, la fermeture des écoles en cas de forte pollution, des règles strictes sur les émissions de gaz industriels et une meilleure protection du public et de ceux qui travaillent à l’extérieur.
Aujourd’hui, la pollution réduisait la visibilité à Pékin à moins de 200 mètres, poussant les compagnies aériennes à annuler des vols, et les autorités à fermer des autoroutes. Et un hôpital pédiatrique de Pékin a déclaré avoir traité le nombre record de 9 000 enfants ce mois-ci pour des maladies respiratoires, dues à l’inhalation de particules polluées.
Avec tous nos remerciements au site JolPress.com