La Suisse, pays réputé pour son chocolat et son or fins, a vu les comptes de sa Banque Nationale (la BNS) plombés par le cours de l’or. Le pays a décidé de ne conserver que 10 % d’or dans son bilan, à titre de diversification, et de ne pas en faire une monnaie de référence. Mais ils sont fous ces Helvètes !
L’or, dont on rappelle qu’il a perdu 25 % de sa valeur en 2013, a creusé un sacré déficit dans les comptes de la BNS, causant une perte de 9 milliards de francs suisses. Conséquence de ce manque à gagner : la BNS ne pourra pas verser de dividende à ses principaux actionnaires (les 26 cantons suisses et le gouvernement fédéral).
Pourquoi avoir vendu tant d’or avant 2009 ?
L’or ne représente plus en effet que 8 % des réserves de la Suisse, le pays ayant massivement vendu ses réserves entre 2000 et 2009 : 1 300 tonnes d’or entre 2000 et 2005 et 250 tonnes entre 2007 et 2009. Autant dire, pas tout à fait le meilleur moment pour s’alléger de ses réserves (le cours de l’once ayant atteint des sommets entre 2010 et 2012, l’opération aurait été plus rentable).
Cette initiative « à perte » a d’ailleurs été vivement critiquée, l’or s’étant échangé à l’époque entre 250 et 900$ et qui plus est, au plus fort de la crise. Consécutivement à ses sessions d’or, la BNS a perdu 70 milliards de francs suisses. Même si le cours de l’once a baissé de 35 % depuis son plus haut sommet en septembre en 2011, son cours reste 3 fois plus élevé qu’il y a dix ans.
Depuis l’abolition de la parité franc/or en 1999, l’or est plutôt envisagé comme un placement volatil, hélas, que comme un gage de stabilité financière. Avec 8 % de réserves d’or dans son actif, le pays pourrait se mordre les doigts de s’être ainsi délesté d’une grande partie de sa relique barbare. Il faut se souvenir qu’il y a encore 10 ans, la Suisse était l’un des pays qui possédait le plus d’or au monde et que cela lui conférait une grande fiabilité en terme de solvabilité.
La Suisse a semble-t-il été contaminée elle aussi par la fièvre des devises, sur lesquelles elle mise plus de rentabilité. Si un effondrement monétaire survient, et que l’économie mondiale continue de s’enfoncer imperceptiblement comme elle ne cesse de le faire depuis 2008, la Suisse et la BNS en particulier pourrait regretter cette décision.
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